Parlement: quand la Commission des finances se transforme en véritable cirque

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Revue de presseKiosque360. Les chefs des groupes parlementaires du MP et de l'Istiqlal ont échangé des propos très durs, obligeant le président de la Commission des Finances à suspendre les travaux.

Le 01/11/2017 à 21h02

Lors des débats qui ont lieu, autour du Projet de Loi de Finances (PLF) 2018, dans le cadre de la Commission des finances, les chefs des groupes parlementaires du MP et de l’Istiqlal ont échangé des propos virulents. Le conflit a pris de telles proportions que le président de la Commission, le PJDiste Abdellah Bouanou, a eu beaucoup de mal à ramener le calme dans la salle.

Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte cette scène dans son édition du jeudi 2 novembre, tout a commencé lorsque Noureddine Moudiane, chef du groupe de l’Istiqlal, a laissé entendre, dans son intervention, que certains partis s'étaient lancés dans une course aux postes ministériels, tout en précisant que son parti, l’Istiqlal, n’entrerait au gouvernement «ni par la porte ni par le fenêtre», contrairement à certains partis qu’il a qualifiés de «boutiques politiques». Des partis qui se sont empressés, a-t-il ajouté, de réunir leur bureau politique pour assurer leur maintien au sein du gouvernement.

Cette allusion à peine voilée au MP n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Ainsi, une députée harakie lui a répondu du tac au tac, précisant que sa formations ne s’en était jamais prise aux partis nationalistes, malgré les multiples attaques dont elle a été victime. Le MP, a-t-elle souligné, continue d'assumer ses engagements au sein de la majorité gouvernementale. «Celui dont la demeure est en verre ne s’amuse pas à jeter des pierres aux autres», a-t-elle encore lancé au responsable istiqlalien. Appelé en renfort, Mohamed Moubdie, chef de groupe du MP, a enfoncé le clou en affirmant que son parti était un parti des institutions et non un «parti d’assiettes volantes», faisant référence aux accrochages qu’a connus le dernier congrès de l’Istiqlal.

Des propos qui ont eu pour effet immédiat de mettre hors de lui le chef du groupe istiqlalien. «Vous devriez produire un certificat de bonne conduite pour pouvoir parler d’un parti vieux de plus de 90 ans comme l’Istiqlal», a-t-il rétorqué à son homologue haraki. Les deux responsables ont échangé, ensuite, quelques autres amabilités, avant que le président de la Commission n’intervienne pour lever la séance. Pourtant, malgré ce conflit, les deux chefs des groupes parlementaires ont trouvé moyen d’échanger une longue accolade au terme d’une rapide réconciliation dans les couloirs de la Chambre. Ce qui a sans doute poussé le quotidien Assabah à qualifier toute cette scène de «cirque», reprenant les termes d’un député PAM.

Le quotidien, qui revient également sur les détails de cet incident dans son édition de ce jeudi, affirme que le ministre Mohammed Boussaid s’est, pour sa part, contenté d’assister à ma scène en se tenant la tête entre les mains. Pour justifier son comportement, le chef du groupe de l’Istiqlal affirme, rapporte le journal, que les députés débattent du projet de Loi de Finances dans des conditions particulières. Le pays, a-t-il dit, vient de connaître une secousse politique, au demeurant de faible magnitude, alors qu’il en aurait certainement fallu une de plus grande intensité pour mettre de l’ordre.Selon Assabah, Noureddine Moudiane a, en outre, tenu à préciser que l’Istiqlal ne pouvait être un parti d’appoint, ni le remplaçant d'un autre parti de la majorité. «Son histoire et sont poids politique, galvaudés actuellement, sont très grands», a-t-il déclaré.

Le quotidien Al Massae, qui évoque également cet incident dans son édition du même jour, affirme que la Commission des finances s’est transformée en théâtre pour joutes verbales entre le MP et l’Istiqlal. Le quotidien s’arrête, toutefois, sur le comportement pour le moins inattendu de Driss El Azami, chef du groupe parlementaire du PJD, qui a servi un discours d’opposition pendant les débats sur le PLF 2018, alors que c’est son propre parti qui a préparé et présenté ce projet. Le député-maire de Fès et ancien ministre chargé du Budget est revenu, dans son intervention, sur le thème si cher au PJD, à savoir les aides directes accordées aux couches sociales défavorisées.

Par Amyne Asmlal
Le 01/11/2017 à 21h02