Mélanie, je t’ai connue il y a bien longtemps sous ton nom de scène.
Aujourd’hui, tu me parais éteinte.
Tout de noir vêtue, tes tiffes cachés sous un voile, je ne te reconnais plus.
Même ta verve, et ces mots que tu balançais comme des balles de mitraillettes, se sont tus.
Tu t’es mariée et puis plus rien.
Plus de nouvelles, juste le «scandale» de ta «conversion» à l’islam en France, ton apparition voilée, les quolibets, les moqueries, les mots déplacés et malvenus…
Et puis ce petit texte, publié ici, où d’un timide like sur Instagram, tu signales que tu t’installes à Kech.
Tu vas donc, si j’ai bien compris, quitter l’Arabie Saoudite, après être partie de cette France qui t’a vue naître, lasse, sans doute, des mots coupants de ceux-là même que tu dénonçais avec ta musique et tes mots-mitraillettes.
Une paix, un sens à notre spiritualité? Est-ce là ce que tu es venue trouver, au Maroc?
Il y a deux jours, je me suis repassée «La Boulette», et puis «Jeune Demoiselle», et je me suis demandée ce qui t’a poussée, d’un coup, à ce lourd silence.
Je crois que je n’en saurais pas davantage.
Je refuse de te juger, et, oui, je suis musulmane, et non voilée.
J’espère de tout mon cœur que tu trouveras, au Maroc, des réponses à tes questions.
Sur cette terre aux centaines de saints, juifs et musulmans, je crois que ce sera le cas. Tu observeras les gens, les hommes, les femmes, aux dizaines d’accoutrements différents, du plus «dévergondé» au plus «chaste», et, peut-être, te diras que ce n’est pas l’habit, qui fait la musulmane.
C’est la conquête arabe, qui a fait de cette terre, une terre d’islam.
Et je crois que dans notre diversité, vieille, ancienne, l’islam, arrivé ici il y a des siècles, s’est retrouvé.
C’est un islam qui rit et qui accepte, dans son universalité, la diversité.
Je te souhaite des réponses aux questions que tu te poses sans doute.
Bienvenue au Maroc, Diam’s.