Passionné par l’art, Abdelwahab Doukkali a créé, crée et créera. Son registre de création constitue une véritable école et reste toujours d’actualité. «Dans mon dernier spectacle, des jeunes gens m’ont à plusieurs reprises demandé «Mana illa bachar» , alors que ce titre est né avant eux», a confié l’icône de la chanson marocaine au magazine de l’Agence marocaine de presse, BAB dans sa dernière livraison.
Dans une interview accordée à BAB, l’artiste, natif de Doukkala, a passé en revue son enfance de Fès à Casablanca, où il s’est installé dans un appartement de l’immeuble de la Liberté, qu’il adore. Cet appartement, devenu au fil des ans un salon des lettres, des arts, de la culture et de la création, sera transformé par l’artiste en musée. «Cet appartement abritera bientôt «le petit musée», je le dis pour la première fois. Ce sont des amis et ma famille qui ont créé la Fondation Abdelwahab Doukkali pour les arts et la création. Il abritera des expositions et un café-théâtre, entre autres. Aussi, de jeunes artistes s’y produiront régulièrement», a révélé pour la première fois l’artiste à BAB.
C’est son amour pour l’art qui le pousse à créer et c’est cet amour qui l’a motivé à créer un musée afin de conserver cet art et servir les jeunes générations et le patrimoine du pays. Son engagement pour l’art est humain et humaniste. «Je suis humaniste, et Sa Sainteté le pape Benoît XVI m’avait nommé docteur professeur humaniste. J’aime l’Homme, j’ai toujours respecté l’Homme et j’aimé la beauté», a martelé l’artiste, qui admire son public et l’idolâtre.
Cet amour du public et la scène, qu’il considère comme «une prière», ont donné une dimension spirituelle à l’artiste et à ses chansons. La chanson d’Abdelwahab Doukkali puise aussi dans le registre de la linguistique marocaine. «Je chante en langue marocaine. Je ne dis pas dialecte marocain parce que le marocain est une langue à part entière», a souligné l’artiste.
Malheureusement, cette authenticité n’est plus à la mode. Des changements qui ne sont pas du goût de la grande star. «Les esprits, le temps, l'environnement ont beaucoup changé. Ce qui nous entoure en termes de créativité et d’innovation a transformé la face du monde. Le public à l’époque avait le temps d'apprécier la bonne parole, la belle musique. Maintenant, les gens sont motivés par l'appât du gain. Ils n'ont peut-être plus le temps d’accorder cet amour qu’exige l’art. Cela engendre aussi une crise d'inspiration, une crise dans tout le circuit: poètes, compositeurs, chanteurs, interprètes», a confié l’artiste à BAB.
C’est pourquoi, il continue de batailler pour préserver des valeurs et les répandre dans la société. D’ailleurs, c’est son amour pour l’art et sa passion artistique qui lui ont donné envie de se mettre à la disposition de la commission chargée d’élaborer le nouveau modèle de développement pour le Maroc «pour améliorer la vision liée au monde de l’art et de la culture».