La République autrichienne est née en 1918 sur les ruines de la Première Guerre mondiale et de l'Empire austro-hongrois.
"L'Autriche, c'est ce qui reste", avait impitoyablement résumé le dirigeant français Georges Clemenceau à la naissance du petit Etat privé des anciens territoires de l'empire des Habsbourg, habités par une mosaïque de peuples.
La 1re République a vu s'affronter brutalement les courants marxistes et nationalistes, avant que deux dictatures ne se succèdent: celle des chanceliers Dollfuss et Schuschnigg, puis le régime nazi.
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Ces années de confrontation ont longtemps nourri la préférence des Autrichiens pour les coalitions entre conservateurs et sociaux-démocrates, après 1945, au prix d'un travail de mémoire très tardif sur la responsabilité du pays de naissance d'Hitler dans les crimes du IIIe Reich.
Les Autrichiens en pincent pour leur octuple vainqueur de la Coupe du monde de ski alpin Marcel Hirscher, cas unique dans l'histoire, dont les courses battaient des records d'audience à la télévision.
Las, le champion a annoncé sa retraite sportive en septembre, laissant tout un pays orphelin. Et alors que l'apprentissage du ski à l'école n'est plus obligatoire depuis le milieu des années 90, la proportion de skieurs réguliers baisse progressivement.
Cette évolution a aussi des raisons sociologiques. Un cinquième des 8,8 millions d'habitants du pays vivent à Vienne. Et dans la capitale lovée au bord du Danube, 36% des habitants sont nés à l'étranger.
Vienne connaît une croissance rapide de sa population, un défi pour cette métropole invariablement en tête des classements mondiaux pour la qualité de vie.
Vienne entretient la nostalgie de son âge d'or, celui du peintre Gustav Klimt ou du fondateur de la psychanalyse Sigmund Freud, lorsqu'à la fin du XIXe siècle, la capitale autrichienne fut un phare intellectuel en Europe.
Gluck, Mozart, Haydn, Beethoven, Schubert, Brahms, Bruckner, Mahler, Schönberg, Strauss: ces Viennois de naissance ou d'adoption ont fait de la métropole le temple mondial des mélomanes.
C'est l'un des principaux arguments touristiques auprès des millions de visiteurs qu'attirent également le copieux programme de l'Opéra, les 450 bals de l'hiver et les ors du Musikverein où se déroule le traditionnel Concert du Nouvel An.
Mais rien ne remplace une veillée traditionnelle à Oberndorf, le village près de Salzbourg où est né le tube de Noël "Douce nuit", il y a presque deux siècles.
Pays prospère, l'Autriche se vend bien, avec des exportations qui représentent plus de 50% de son PIB.
Les boissons Red Bull et Pago, les motos KTM, les cristaux Swarovski, les machines à sous Novomatic: ces marques autrichiennes ont conquis le monde.
Les bonbons PEZ, dont les petites briques sont inchangées depuis leur création en 1927, restent distribués dans 80 pays. Le siège de l'entreprise se trouve dans le nord de l'Autriche.
Quand aux pistolets Glock, produits non loin de Vienne, ils équipent policiers et voyous du monde entier, et depuis peu la garde rapprochée du pape.
D'autres "champions cachés", souvent nichés à la campagne, sont méconnus du grand public : Doppelmayr, spécialiste du transport par câble présent sur les cinq continents, Rosenbauer fournit des véhicules d'incendie à des aéroports du monde entier, Kapsch est un des leaders des systèmes de télépéage.
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L'Autriche est un leader européen du bio avec 25% de ses terres cultivées en agriculture biologique. Ainsi, 9% des produits alimentaires consommés sont estampillés bio.
Le pays a renoncé par référendum à l'exploitation de l'énergie nucléaire en 1978, et 87% de l'électricité consommée y est d'origine renouvelable.
Il ambitionne de subvenir d'ici quinze ans à la moitié de ses besoins énergétiques totaux (chauffage et transports compris) grâce aux énergies renouvelables, lesquelles couvrent déjà un peu plus du tiers de sa consommation.
Les Autrichiens se voient souvent comme les habitants d'un Eden vertueux. Ils sont pourtant particulièrement mauvais élèves s'agissant des émissions de gaz à effet de serre. C'est l'un des rares pays européens où elles ont augmenté depuis 1990, alors qu'elles ont en moyenne baissé de 22% dans l'Union.