Chercheur et enseignant, Ahmed Boukous a été récompensé dans la catégorie de la fiction francophone pour son roman "Rhapsodies de Tanit la captive", un ouvrage qui représente un fragment de vie de Tanit, une héroïne qui essaie de s'émanciper du joug du conservatisme et qui se trouve captive d'inquisiteurs zélotes.
L'auteur a fait part, dans une déclaration à la presse, de sa joie d'avoir remporté ce grand prix, qui sera pour lui "un encouragement fort pour continuer dans ce domaine", soulignant que son roman tourne autour de la violence contre les femmes, "un phénomène qui interpelle tout le monde".
Quant au prix de la traduction, il a été décerné ex æquo à Hamid Guessous et Azzeddine Chentouf. Le premier a été primé pour son travail sur le roman "la matière de l'absence" de Patrick Chamoiseau, à travers lequel l'écrivain visite l'histoire méconnue des Antilles, leur genèse, leurs rituels et leurs modes de vie. Remontant aux origines de l'humanité, l'ouvrage retrace l'étonnante créativité du peuple de cette partie du monde.
Quant à Azzeddine Chentouf, il a été récompensé pour la traduction de l'essai "l'écriture du désastre" de Maurice Blanchot, un texte aux prises avec l'histoire, hantée par le souvenir des camps d'extermination.
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La directrice générale de l'Institut français du Maroc, Clélia Chevrier Kolacko, a souligné dans une déclaration à la presse que le prix Grand Atlas qui fête son 25-ème anniversaire est une distinction d'une grande importance permettant de soutenir l'édition francophone au Maroc et de mettre en exergue l'importance de la lecture et de la traduction.
"Il est très important de voir les œuvres littéraires françaises traduites en langue arabe et donc lues par un plus grand nombre, c'est une chose essentielle que nous soutenons à l'ambassade de France et aussi par le biais de ce prix", a-t-elle fait valoir.
Pour la présidente du jury, la philologue et philosophe Barbara Cassin a relevé que les critères de sélection pour la traduction portent sur la qualité du travail présenté, mais aussi de l'ouvrage traduit, alors que pour le prix de fiction, il s'agissait de faire connaître au public "la manière dont écrivent et dont pensent les auteurs que nous connaissons mal et qui sont essentiels pour la francophonie et pour la culture en général".
La cérémonie de remise du Prix a été marquée par un dialogue entre Barbara Cassin et le poète Mohammed Bennis, suivie d'une lecture de poèmes de Michel Deguy traduits en arabe, avant de procéder à une lecture en langue française par des étudiants du lycée Descartes.
La présidente du jury s'est entourée de personnalités marocaines et françaises du monde universitaire et culturel, notamment Frédéric Lagrange, professeur et spécialiste en traduction de l'arabe, Zakia Sinaceur, chercheuse et spécialiste en traduction, Abdesslam Benabdelali, philosophe et traducteur, Sanaa Ghouati, universitaire, Miriam Diouri, libraire, et Nezha Lakhal, conteuse, musicienne et auteure.
Vingt-huit ouvrages étaient en lice pour cette 25e édition du Prix Grand Atlas, qui s'inscrit dans la politique de coopération de l'ambassade de France au Maroc en faveur de l'écrit et du livre, en partenariat avec le Musée Mohammed VI d’Art moderne et contemporain.
Lancé dans le souci de valoriser l'édition marocaine, ce Prix offre une visibilité inédite à des œuvres de haute qualité et contribue au développement du secteur de l’édition.