Actrice hors-pair, Amina Rachid, de son vrai nom Jamila Benomar, s'en est allée laissant derrière elle un important legs culturel ayant marqué le cœur et l'esprit de générations de Marocains. Elle, qui a côtoyé les grands "maîtres" Taïb Seddiki et Mohamed Hassan El Joundi, fait partie de cette première génération ayant donné à la radio, la télévision, le théâtre et le cinéma la place qui leur revient dans la sphère artistique marocaine.
Grande dame au répertoire imposant, "Lalla Amina" est considérée comme une pionnière dans son milieu. Avec sa classe et sa facilité naturelle sur scène, elle a réussi à briser le silence et libérer la femme dans un temps où il lui était difficile de s’ouvrir sur plusieurs domaines.
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Eu égard à un parcours singulier et à une authenticité sans pareille, Amina Rachid a été décorée, en juillet 2006, par SM le Roi Mohammed VI du Wissam Al Arch de l’ordre de chevalier. D’autres vibrants hommages lui ont été rendus à maintes occasions, notamment lors de la 4ème édition du Festival ciné-plage, la 3è édition du Festival d’Agadir du rire et la 11è édition du Festival National du Film de Tanger.
Son défunt mari, feu Abdallah Chaqroun avait publié un livre intitulé "Amina Rachid : Actrice au théâtre, à la télévision et au cinéma". Cette publication comprend de nombreuses photos qui relatent les étapes clés de la carrière de cette actrice pas comme les autres, ainsi que des témoignages de respect et d'admiration à son égard de la part de personnalités artistiques et culturelles bien connues.
Amina Rachid avait entamé sa carrière par le théâtre et la radio nationale au début des années 50. Dès 1955, "Lalla Houbi" a fait son entrée dans le 7ème art avec le film "Le médecin malgré lui" du réalisateur français Henry Jacques, une production franco-maroco-égyptienne. Ce film a été tourné aux jardins des Oudayas et Dar Essalam à Rabat avec la participation de comédiens égyptiens.
Feue Amina Rachid a également participé à plusieurs films dont les plus célèbres sont "A la recherche du mari de ma femme" de Mohamed Ben Abderrahmane Tazi (1993), "Lalla Houbi" du même réalisateur (1996), "Destin d'une femme" de Hakim Nouri (1998), "Elle est diabétique, hypertendue et refuse de crever" de Hakim Nouri (2000) et Les Anges de Satan" d'Ahmed Boulane (2007).
Malgré le rôle de la "belle-mère" qui lui a été souvent attribué, Lalla Amina est parvenue à chaque fois à se montrer sous un différent jour évitant de tomber dans le piège du personnage cliché et stéréotypé.
Avec son dévouement et son amour du métier, Amina Rachid a inscrit son nom en lettres d’or au panthéon des artistes marocains "immortels". Elle était toujours convaincue du fait que la valeur de l'artiste et de l'Homme résidait dans sa morale et son dévouement pour son oeuvre et que la célébrité et la gloire ne tiraient leur sens que du bon comportement et de l’éducation qui les accompagnent ...
Repose en paix Lalla Amina.