Initiée par le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication, l’association Essaouira-Mogador et Essaouira Innovation Lab, une ONG prônant l'innovation et l'entrepreneuriat des jeunes, cette rencontre qui a eu lieu à Dar Souiri, dans le centre historique d'Essaouira, marquée par la participation de chercheurs et d’archéologues marocains et étrangers, ainsi que différentes parties prenantes, a permis d'évoquer une découverte majeure: 32 coquilles façonnées de gastéropodes marins, datant de 142.000 à 150.000 ans.
Cette découverte archéologique dans la grotte de Bizmoune, a été mise au jour par une équipe internationale de l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine (Insap), de l’Université d’Arizona (Tucson, Etats-Unis) et du Laboratoire Méditerranéen de Préhistoire Europe Afrique (CNRS, Lampea, Aix-en-Provence, France).
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André Azoulay, conseiller du roi Mohammed VI, était présent à cet évènement. Le président de l'Association Essaouira-Mogador a déclaré qu'il s'agissait là des premiers indices de l'humanité faisant apparaître l'existence de relations structurées entre les membres d'un même groupe ou de groupes différents. Cette parure illustre "pour la première fois et à sa façon l'existence d'une forme de langage, voire d'une langue, à l'époque de l'Homo-Sapiens", a-t-il expliqué, tout en mettant en relief la place qui est celle "désormais du Maroc, depuis Essaouira" dans la "formidable histoire de la Terre et de l'Humanité".
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Pour André Azoulay, "Essaouira a vécu aujourd'hui l'un des moments les plus exaltants et les plus émouvants de sa longue histoire, avec la découverte dans la grotte de Bizmoune, à proximité de la ville, d'une parure de bijoux vieille de 150.000 ans".
Cette découverte est, selon le conseiller royal, "exaltante", car c'est "la plus vieille du monde à ce jour", et elle "incarne à sa façon les valeurs auxquelles Essaouira a choisi d'identifier sa renaissance depuis une trentaine d'années".
De son côté, le directeur du patrimoine culturel au ministère de la Culture, Youssef Khiara, a insisté sur la portée et l’importance de cette découverte particulière, et a expliqué que des fonctionnaires du ministère de la Culture examinaient les modalités à suivre pour déposer le dossier de candidature du site de Bizmoune avec celui d'autres sites préhistoriques du Royaume, pour les inscrire sur l'une des listes de l’Unesco.
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Après avoir présenté une étude sur les recherches archéologiques menées dans la région, Abdeljalil Bouzouggar, professeur à l’Insap, a indiqué qu’Essaouira fut un territoire densément peuplé il y a des milliers d’années, et a expliqué que cette partie du territoire national, au gisement archéologique important, pourrait expliquer les origines de certaines symboliques des comportements humains.
Abdeljalil Bouzouggar, qui a co-dirigé les recherches archologiques dans la grotte de Bizmoune, a énuméré les principales conclusions de cette découverte et ses implications, et a expliqué que cette étude a démontré qu'il y a 150.000 ans, la région disposait d’une flore variée et d’une faune très riche, dont les restes fossiles ont pu être mis au jour.
"En utilisant et en diffusant des objets de parure, Homo sapiens, à Bizmoune, a écrit pour la première fois il y a 150.000 ans, une grande partie de l'histoire du comportement symbolique de toute l'humanité", a-t-il déclaré.
Pour Philippe Fernandez, chercheur au CNRS en France, "le contexte paléo-écologique des niveaux de Bizmoune joue un rôle extrêmement important dans l’évolution animale et l’occupation de la grotte".
Pour sa part, Steve Kuhn, professeur à l’Université d’Arizona, a affirmé que "ces découvertes nous montrent que les mots à caractère social de ces humains étaient en train de se développer. Ils apprenaient sûrement à interagir et même à coopérer avec des peuples différents". Selon ce professeur universaire, Essaouira est "connue comme un lieu où divers peuples vivaient en paix, et les preuves de Bizmoune nous disent que cela a vraisemblablement été le cas il y a 150.000 ans".
A l’issue de cette rencontre, une visite guidée a été organisée dans la grotte de Bizmoune, située à Jbel Hdid, où les recherches et les fouilles se poursuivent.