Ces photos nous sont parvenues d’Essaouira. Un paravent en trois volets, signé du nom du grand artiste-peintre Mohammed Chabâa. Une signature en arabe et une date: 2003.
Cette «œuvre», clairement fausse, était exposée ce dimanche dans un marché hebdomadaire de l’ancienne médina.
«Le marchand, qui présentait également des tableaux et quelques pièces d’antiquité à même le sol, proposait ce paravent à 1.500 dirhams», nous confie une source, qui avait de sérieux doutes quant à l’authenticité de cette pièce.
Les spécialistes de la peinture contemporaine marocaine, ou ceux qui connaissent ne serait-ce qu’un peu l’histoire de la peinture marocaine et de ses symboles, savent que ce «travail» n’a rien à voir avec celui de Mohammed Chabâa.
L’artiste décédé en 2013, lauréat de l’Académie des beaux-arts de Rome, pionnier et grand penseur de la peinture contemporaine, avait en 2003 dépassé la période de l’abstraction symbolique et avait déjà entamé la phase de la peinture lyrique et gestuelle.
Lire aussi : Melehi invite des corps à la discussion spontanée
Et si Chabâa est connu pour être le défenseur de l’intégration de l’art dans l’architecture et l’espace urbain, notamment dans quelques établissements hôteliers au début des années 70, il n’a jamais peint ce type de paravents et encore moins en 2003.
Contactée par Le360, une source de la famille de l’artiste confirme que cette «pièce» est sans nul doute une pure falsification.
Depuis que plusieurs musées et institutions célèbres à l’étranger s’intéressent aux œuvres de Chabâa, ainsi que de Mohammed Melehi, des faux des œuvres de ces deux pionniers de la peinture contemporaine au Maroc sont en très grande circulation.