Le Maroc aurait exigé le retrait du dossier de l’inscription de Casablanca dans la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est une information qui circule depuis quelques jours.
Mais aucun communiqué officiel, n’émane des parties concernées. A savoir: Casa mémoire, Casa patrimoine, le ministère de la Culture et l’UNESCO. Dans une des déclarations à un journal digital de la place, Rachid Andaloussi a livré des propos assez surprenants. « Je ne suis pas au courant de ce retrait » annonce-t-il.
Curieux. Dans des propos à Le360, Rachid Andaloussi, précise: «Je ne sais pas que le dossier d’inscription a été retiré. Le vice président de Casa mémoire n’a pas été informé non plus». L’architecte et président de Casa mémoire se justifie et explique que cela fait un peu plus d’un mois qu’il se trouve en retrait de tout ce qui se passe dans la métropole. «J’ai eu un accident assez grave au Maroc et cela fait un mois que je me soigne en France et donc un mois que je n’ai pas mis les pieds à Casa mémoire», confie t-il à Le360.
Rachid Andaloussi raconte néanmoins que l’association qu’il préside a travaillé sur le dossier en collaboration étroite avec Casa patrimoine, le conseil de la ville de Casablanca et la Région du Grand Casablanca. Le dossier a été réalisé et monté durant trois ans, avant d'être transmis au ministère de la culture pour le compléter et l’envoyer au siège de l’UNESCO, selon Rachid Andaloussi. Le dépôt auprès de l'UNESCO n'a finalement eu lieu qu'en février 2016., soit il y a à peine deux mois.
Au département du patrimoine au ministère de la culture, c’est une toute autre version à laquelle nous avons affaire. « Comment cela ils ne sont pas au courant à Casa mémoire! C’est eux-mêmes qui ont déposé le dossier au siège de l’UNESCO à Paris», précise Abdellah Salah, le directeur du patrimoine à Le360. Il affirme que le dossier doit être complété selon l’UNESCO car «les mesures de sauvegarde» ont été jugées insuffisantes.
Le dossier d’inscription de Casablanca dans le patrimoine mondial de l’UNESCO sera remodelé par l’équipe du ministère de la Culture. Abdellah Salah tempère en déclarant que ce retrait est juste une routine et qu’il n’y a pas de quoi en faire un plat.
N’empêche que ce dossier donne l’impression qu’il existe une sorte de petite guerre sous-terraine entre le ministère de la Culture et Casa mémoire. Les deux instances se renvoient la balle et les informations diffusées sont flagrantes de contradictions.