L’artiste d’origine franco-libano marocaine s'est fait tabasser pour son art qui redessine les contours de notre perception avec un humour acerbepercute et dérange. Sa transgression ? Avoir prôné la paix entre les religions. Le street artiste Combo au talent corrosif, s'est fait agresser, samedi dernier, dans Paris alors qu'il s’affairait à coller une affiche le représentant lui-même posant à côté du mot “Coexist”, composé d’un croissant pour le C, d’une étoile de David pour le X et d’une croix chrétienne pour le T.
Ses assaillants, visiblement insensibles à toute forme d'art, l'on sommé d'effacer son œuvre, avant de le ruer de coups devant son refus d'obtempérer. L’artiste s’en est sorti certes avec des ecchymoses et des blessures mineures, une épaule démise, mais une force et une volonté inébranlables. Plus véhément que jamais, Combo a même partagé publiquement cette agression afin de dénoncer ce type de comportement : "mes idéaux valent plus que leurs idées basses."
"On pourra dire que mon travail est provocant, que peut-être je l’ai bien cherché...Mais rien ni personne ne m’empêchera de m’exprimer, de pratiquer mon art, et de me battre pour mes idées”, écrit-il sur sa page Facebook, au-dessous de cette photo qui montre bien les coups qui lui ont été assénés.
Fils d’un père libanais et d’une mère marocaine , Combo, alias Culture Kidnapper, a plus d'un fait d'armes majeur. Politiquement engagé, l'artiste sans frontières, officie et défie les convenances, partout où il va, au nez et à la barbe des autorités. A Paris, il est réputé pour ses photos détournées, dans lesquelles les dirigeants de la planète y prennent pour leur grade, affublés tantôt de têtes de Pinocchio ou de Rapetout. Le territoire du pro de la provoc et de l'ironie mordante est vaste, A Tchernobyl, il s'introduira pour coller des affiches vantant les mérites de l’énergie nucléaire. A Hong Kong, il épinglera des affiches représentant des pages Google censurées par Pékin. A Beyrouth, il étalera sur les murs de la ville , une oeuvre qui revendique son côté contestataire : ''Moins de Hamas, plus de Houmous''.