Après avoir réalisé Né quelque part puis La Vache, deux films sur l’Algérie, son pays d’origine, le réalisateur Mohamed Hamidi lui consacre son troisième film, Citoyen d’honneur.
Porté par Kad Merad, l’acteur principal, ce film raconte l’histoire de Samir Ami, un célèbre écrivain algérien installé en France, qui retrouve ses racines en acceptant de retourner dans son village natal, Sidi Moumen, pour y être décoré citoyen d’honneur après avoir reçu le Prix Nobel de littérature.
Dans cette comédie aussi drôle qu’émouvante, l’auteur en mal d’écriture se retrouve en proie aux doutes quant à ce retour dans l’ouest algérien qu’il a quitté à l’âge de vingt ans. D’autant que les habitants du village ont servi de source d’inspiration à l’écrivain qui les croque en des termes peu élogieux dans ses différents romans.
Tourné au Maroc, Citoyen d’honneur est porté par un casting bien connu du grand public avec en tête d’affiche Kad Merad, Fatsah Bouyahmed, acolyte de Jamel Debbouze sur la scène du Marrakech de rire. L’humoriste marocain sera aussi de la partie avec un second rôle dans ce film, où jouent aussi les acteurs marocains Amal El Atrache, Brahim Bihi, Soumaya Akaâboune et Fehd Benchemsi.
On retrouve aussi à l’affiche de ce film, deux acteurs franco-algériens bien connu des Marocains, Hedi Bouchenafa et Brahim Bouhlel, auteurs d’une vidéo insultante à l’égard des femmes et des enfants marocains, dont le tollé suscité sur les réseaux sociaux a valu au premier de quitter précipitamment le Maroc en plein tournage du film et au second, huit mois de prison ferme à Marrakech.
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Dans une interview accordée au magazine Le Courrier de l’Atlas, le réalisateur explique avoir voulu, avec ce film, «approfondir le retour aux sources», en l’occurrence en Algérie, pays où se déroule l’histoire à l’instar de Né quelque part, sorti en 2013 et La Vache, sorti en 2016. Toutefois, c’est au Maroc que le réalisateur franco-algérien a tourné ces trois films. Interpellé sur ce fait, Mohamed Hamidi explique ainsi avoir «essayé» de tourner en Algérie son premier film, mais, confesse-t-il, « j’ai très vite compris que ça allait être difficile».
En effet, poursuit le réalisateur pour justifier le choix de son lieu de tournage, «il y a très peu d’équipes de tournage sur place et il aurait fallu venir de France avec beaucoup de techniciens. Niveau budget, ce n’était pas donc possible. Je tourne au Maroc pour des raisons essentiellement pratiques. Et puis, sur place, les conditions de tournage sont excellentes. Régulièrement, de gros films, parfois des blockbusters américains, sont tournés au Maroc».
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«Quand on fait du cinéma, on reconstitue les choses», justifie le réalisateur, qui considère que pour tourner ses films, le «Maroc est parfait: les paysages ressemblent beaucoup à ceux de l’Algérie et ce sont deux pays très proches culturellement».
Toutefois, confie Mohamed Hamidi, «pour être honnête, je ne sais pas s’ il aurait été possible de tourner Citoyen d’Honneur en Algérie. Avant le tournage, les autorités algériennes lisent le scénario et comme on a tourné plusieurs scènes sur le Hirak, mon film n’aurait sans doute pas passé la censure».
Et d’espérer «qu’un jour, les conditions seront réunies pour pouvoir tourner un film en Algérie».
«Citoyen d’honneur», de Mohamed Hamidi. Sortie en salles en France le 14 septembre 2022.