"L’Amour et les forêts" n’est plus au menu du prix Goncourt, qui ne reviendra donc pas à Eric Reinhardt pour son roman publié chez Gallimard, un roman qui aura pourtant marqué, c’est le moins que l’on puisse dire, la nouvelle rentrée littéraire. Une belle plume. Un grand succès de librairie. Une auto-fiction menée de main de maître par l’écrivain qui reprend les confidences d’une de ses lectrices, victime de violence conjugale et qui s’était livrée à lui dans une lettre où elle le remerciait de lui avoir redonné vie avec son "Cendrillon", pour la sublimer jusqu’à faire d’elle la majestueuse héroïne d’une prenante tragédie…
L’auteur de ce que d’aucuns considèrent comme l’événement littéraire de cet automne partait ainsi grand favori pour le prestigieux prix dont le jury vient d’en décevoir plus d’un en livrant la dernière liste des romans en compétition. Une liste où Eric Reinhardt fait à présent figure de grand absent, à la stupéfaction générale. Après avoir créé l’indignation en éliminant d’emblée, dès la première sélection, "Le Royaume" d’Emmanuelle Carrère (P.O.L), les 10 mousquetaires reviennent à la charge pour déchaîner une nouvelle fois l’incompréhension, pour ne pas dire la colère, aussi bien parmi les critiques littéraires que les lecteurs avertis qui n'en peuvent plus d'espérer voir enfin ce prix revenir à... la littérature!
Le prix, qui sera remis le 5 novembre, sera donc attribué à l’un des 4 romans désormais en lice, à savoir "Meursault, contre-enquête" de Kamel Daoud (Actes Sud), "Ce sont des choses qui arrivent" de Pauline Dreyfus (Grasset), "Charlotte" de David Foenkinos (Gallimard) et "Pas pleurer" de Lydie Salvayre (Seuil).