«Big Data Djihad», c’est une histoire d’amour vache, de réseaux sociaux HS, des émotions édulcorées, un Dieu qui ne compte que les larmes des femmes, un monde «qui pue la merde» car peuplé de «trous de balles». Dans un registre cru, Hicham Lasri dépeint donc une humanité enracinée dans la peur, qui fait le sel du monde moderne.
Le360 vous convie à découvrir les bonnes feuilles d’un roman décrivant un anti-héros génial, qui casse Internet pour punir une influenceuse qui l’a quitté, sans que toutes les polices du monde ne parviennent à savoir ni comment, ni pourquoi.
Je suis par terre.
Quelque part sur Terre...Cette fois il n’y a plus d’atermoiement possible, ni d’alternative. Je dois faire face aux conséquences de mon sabotage. J’ai saboté l’époque, il est temps que l’époque réagisse. Mes attitudes belliqueuses, mes rodomontades me reviennent dans la gueule en boomerang. Cette Okhrana, cette Tcheka, ce Guépéou, ce KGB de mes couilles cherchent à me faire le coup du « tu ne sais jamais quand tu reviens à la maison ». Me raser du monde à coup de Gillette trois lames de mon trou du cul !
- Vous voulez quoi de moi ?
- La vérité !
- Ce n’est pas moi qui ai tiré sur Kennedy !
- Amusant !
- C’est une vérité...
- On peut savoir ce que tu as fait au monde ?
- Le monde ?! Je connais pas !
Ils vont refuser de prendre pour argent comptant ce que va leur seriner un fieffé menteur comme moi. Un menteurd’autant plus redoutable et imaginatif que parfois, quand
ça m’arrange, je dis la vérité...
- Je n’ai rien fait !
- Menteur !
- On peut au moins m’expliquer ce qu’on me reproche avant de me faire le coup d’Abou
Ghraib ?
La référence glace le sang de nos petits tortionnaires aux cœurs fragiles. Une buée soudaine masque les yeux de mon Grommeleur. Des souvenirs remontent à la surface comme de la moutarde. Que faire des bourreaux ? Les figer dans de l’ambre et attendre la fin du monde. Fonctionnaires ! Merdeux ! Panégyriqueux !
Le Grommeleur baisse les yeux, il rate une marche psychologique et je le vois rouler comme un cascadeur anachronique le long de l’escalier des secondes qui sautillent comme du popcorn ! Ça s’appelle dominer...Mon triumvirat s’approche de moi pour rattraper le coup.
Totenkopf, Hummer et le Grommeleur se penchent sur moi avec un mélange de colère et de désarroi...