«Big Data Djihad», c’est une histoire d’amour vache, de réseaux sociaux HS, des émotions édulcorées, un Dieu qui ne compte que les larmes des femmes, un monde «qui pue la merde» car peuplé de «trous de balles». Dans un registre cru, Hicham Lasri dépeint donc une humanité enracinée dans la peur, qui fait le sel du monde moderne.
Le360 vous convie à découvrir les bonnes feuilles d’un roman décrivant un anti-héros génial, qui casse Internet pour punir une influenceuse qui l’a quitté, sans que toutes les polices du monde ne parviennent à savoir ni comment, ni pourquoi.
Je traverse mon salon pour me retrouver dans ma cuisine : voilà, j’ai bien laissé le feu allumé, j’ai juste oublié de mettre la marmite sur le feu ! Un acte manqué ! Rien n’est brûlé ! La sorcière a échappé au bûcher... On verra si elle flottera, une fois jetée dans la première mare de pisse...
Sur le mur, il y a cette expression stupide : Une révolution un peu teuf ! Une teuf un peu révolution !
Quand je gratte je trouve un collage pernicieux : « On n’établit pas une dictature pour sauvegarder une révolution, on fait une révolution pour établir une dictature » Orwell Or Notwell.
Je regarde les photos avec la Pute, accrochées à des murs épais d’incompréhension. Les photos sont collées comme des reliques vaudoues. J’arrache la première punaise, que je plante dans son cœur... Je la poignarde, et un éclair de plaisir me traverse la colonne vertébrale... Faible consolation. Vae victis ! Malheur aux vaincus, je suis un loser ! Un déchet ! Je m’allonge sur mon lit, j’ai encore quelques minutes avant d’avoir un mandat de la CIA sur la tronche ! Je prends le temps de respirer. Ai-je raison d’avoir saccagé le monde pour si peu ? Pour une pute à la chatte large ! Je suis écrasé de fatigue... Je reste là, à respirer fort, à avoir une sorte de crise de panique, seul et paisible dans mon lit... La musique est sombre, les émotions colorées...
Surtout il ne faut pas fermer les yeux, fais comme Mao Zedong qui se frottait les yeux avec du piment lors de la Longue Marche pour ne pas s’endormir ! Oui, c’est ça, fais comme un tyran qui a tué 36 millions de Chinois, et pas uniquement que des professionnels du tourisme carcéral...
Les secondes crépitent autour de moi... Puis, fatigué, le temps s’arrête, laissant la place à un silence triomphateur et stupide...
Il est temps de reprendre le cours du récit... Ce n’était pas si loin, le temps où on réglait nos salades avec mon aubergine dans sa tirelire épilée, à la Grognasse de Dos ! J’ai honte pour elle, une burqa de chirurgie esthétique. Une jolie burqa poudrée et parfumée au Chanel n°5... J’exagère ?
Ha ha ! J’ai honte de moi aussi. On n’est pas là pour être sincère... Je ne suis qu’un pauvre démiurge clochardisé... Et si on continuait dans les festivités ? Chaque chapitre augmente ma rage au lieu de la calmer. Je suis un feu, un phénix, une créature de rage et de bile. Mes assistants, mes bailleurs de fonds, l’institution, ils chocottent tous sévère dans leur jus, ils font tinter les deux couilles, tremblotant comme des feuilles mortes sur leurs sièges honorifiques ou en plastoc.
Plus d’âme qui tienne. Mon esprit est aspiré par le souvenir.
Mon silence est interprété comme de la concentration. Ma mauvaise humeur comme une intransigeance. Ils manquent d’âme, ces cons. Ils ont trop joué à Tetris avec leur âme. Ils restent là, comme des merdes, à me voir touiller mes idées noires pour voir monter la puanteur de mon chagrin. Pourquoi la Pute de Dos ne répond pas ?!