Karim Ziad, directeur artistique du Festival Gnaoua et musiques du monde, l’affirme: au fil des 25 ans de cet événement musical, les mâalems Gnaoua ont évolué. «À force de monter sur scène et d’être de plus en plus confrontés à des artistes internationaux, ils ont acquis une expertise dans les gammes et leurs connaissances musicales ne cessent de s’accroître», déclare celui qui est également batteur professionnel.
Les résidences artistiques, véritables laboratoires des fusions musicales, présentées sur la scène Moulay Hassan à Essaouira, ont permis aux mâalems de s’améliorer musicalement et artistiquement. Maintenant que la musique gnaoua est connue dans le monde entier, elle pourra bientôt être considérée comme un véritable genre musical à part entière, comme le jazz, le blues ou la pop.
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Les propos de Karim Ziad signifient en effet que la musique gnaoua ne se cantonnera plus au rang de tradition locale, dont les mâalems du Maroc sont les porte-voix et les gardiens, mais pourra être adoptée, jouée, voire revisitée par les musiciens du monde entier. Cette année, la programmation du festival d’Essaouira présente 34 mâalems gnaouas et six concerts de fusion.