Cette édition anniversaire réunit, pour l’occasion, 134 galeries de 25 pays. Deux thématiques autour des questions de l’engagement et de l’exil ont été proposées aux galeries exposantes: «Art & Engagement» et «L’Exil: dépossession et résistance».
À cette occasion, la galerie d’art L’Atelier 21 présentera un solo show de l’artiste Nabil El Makhloufi, retenu parmi les 18 artistes internationaux sélectionnés par Amanda Abi Khalil, la commissaire de l’exposition «Exil: dépossession et résistance».
Selon Amanda Abi Khalil, «partir d’un endroit ne veut pas dire ne plus y être. L’exil, choisi ou forcé, est toujours subi. Il réitère les attaches avec les lieux et les personnes dont on se sent dépossédé et transforme les résidus d’un ailleurs en condition de survie. Ceux-ci deviennent des points d’accroche dans les non-lieux auxquels on tente d’arriver, en vain.»
Le plongeur-Acrylique SurToile-120x100cm-2022-2023
Et justement, l’exil et la problématique migratoire sont au cœur des préoccupations plastiques de Nabil El Makhloufi. Très sensible aux risques que prennent les personnes qui mettent en péril leur vie pour traverser la Méditerranée du sud vers le nord, Nabil El Makhloufi donne à voir la détresse et l’espoir de personnes, déterminées à s’établir loin de chez elles. Un sentiment de malaise peut s’emparer du spectateur devant ces scènes de personnes regroupées qui attendent, souvent plusieurs mois, le moment propice pour rejoindre l’Europe.
Nabil El Makhloufi est diplômé de l’Académie des arts visuels de Leipzig, ville allemande réputée pour sa célèbre école de la peinture figurative: la Neue Leipziger Schule. La représentation énigmatique qui caractérise cette école se prête particulièrement à la narration des tribulations et des espoirs des personnes, prêtes à mourir, pour vivre ailleurs.
La figuration demeure la dominante dans la démarche esthétique de Nabil El Makhloufi et ce qui détermine le mieux l’originalité de son art. Une figuration qui imprime un univers très particulier à la toile, et où on ne sait pas où s’arrête le réalisme et où commence le symbolisme. Nabil El Makhloufi semble nous interpeller à travers ses personnages sur les questions de l’appartenance, des communautarismes, du champ laissé à la singularité de l’être dans la cloison identitaire.