Hassan Nafaa, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, s’es vu confisquer les livres de Mohamed Abed Al-Jabri, à l’aéroport. Les éléments de la police n’ont pas donné d’explication, se contenant de lui signifier qu’ils vont soumettre les ouvrages confisqués à l’administration de l’édition.
Dans un post publié sur sa page Facebook, le professeur Nafaa écrit: «De retour hier soir de Beyrouth, mes bagages ont été fouillés, en présence de la police et sur ses instructions. On a trouvé près de 20 livres dont la plupart sont de Mohamed Abed Al-Jabri, ils ont été confisqués». Et de conclure non sans une pointe d’humour : «Saluons la vigilance des service de sécurité. L’Egypte est aujourd’hui entre de bonnes mains».
On ne sait pas exactement si ce sont les ouvrages du grand penseur marocain et arabe, auteur de «Naqd al-aql al-arabi» (Critique de la Raison arabe) qui sont visés par la censure dans le pays du Nil. Mais ça en a tout l’air.
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Feu Mohamed Abed Al-Jabri s’était spécialisé dans la pensée du monde arabe et musulman. Son œuvre «Naqd al-Aql al-arabi » (La critique de la raison arabe), en quatre volumes, est un projet fondateur qui a inspiré Mohamed Arkoun, Adonis, Taha Abderrahmane et bien d’autres illustres penseurs.
Né le 27 décembre 1935 à Figuig dans une famille de militants du parti de l’Istiqlal (PI), l’éminent penseur était un militant au sein de l’Union socialiste des forces populaires depuis sa création en 1975. Il abandonnera toute activité politique en 1984 pour se consacrer à ses recherches académiques. Il disait dans l’une de ses dernières interviews avoir répudié la politique pour la morale. Il est décédé le 3 mai 2010 à Casablanca à l’âge de 75 ans.