Mahjoub Raji, le dernier monologue

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Revue de presseKiosque360. Le décès de l’acteur Mohamed Raji a été longuement commenté dans les médias, toutes catégories confondues. La presse écrite lui a consacré plusieurs articles, voire une chronique, dressant le portrait d’un artiste talentueux dont les empreintes resteront indélébiles.

Le 18/04/2019 à 21h47

Le décès de l’acteur Mahjoub Raji a fait la Une de la presse écrite de ce vendredi 19 avril. Les journaux lui ont consacré de longs commentaires faisant l’éloge d’un artiste à multiples talents et à la voix inégalable. Le directeur du quotidien Al Ahdath Al Maghribia, Mokhtar Laghzioui, lui a consacré sa chronique quotidienne, où il relate ses souvenirs avec le défunt. Le quotidien Assabah a, quant à lui, publié un long article où il annonce le décès de l'artiste et dresse un portrait élogieux de cet homme dont la voix et la haute stature a traversé plusieurs générations.

La mort a emporté mercredi, à l’hôpital Cheikh Zaid, l’acteur marocain Mahjoub Raji, à l’âge de 79 ans, après une longue maladie, écrit Assabah dans son édition de ce vendredi. Sa disparition a été relayée par les réseaux sociaux, pour que cet artiste chevronné revienne sur les devants de la scène après avoir été oublié par les producteurs et les réalisateurs ces derniers années. L’homme était pourtant un précurseur, tant dans les feuilletons radiophoniques que les séries de télévision ou le cinéma. Les Marocains l’ont connu par sa voix à la radio où il a excellé dans des feuilletons en compagnie de grands comédiens comme Larbi Doghmi, Abderrazak Hakam, Mohamed Hassan Al joundi. Il s’est distingué dans les pièces théâtrales depuis la fin des années cinquante, avec la troupe de Mohamed Hassan Al joundi. Au début des années soixante il s’est distingué dans la pièce théâtrale «Al Ouakiaa», écrite par feu Abdellah Chekroun. Il a rejoint la troupe de Maâmora au cours de la période 1966-1974 où il a laissé ses empreintes dans plusieurs œuvres théâtrales.

Mahjoub Raji a joué plusieurs rôles dans un grand nombre de films marocains, dont notamment «Lalla Houbbi» du réalisateur Mohamed Abderrahmane Tazi, en plus de sa participation dans plusieurs films étrangers. Il a crevé l’écran dans des séries comme «Allal Okda», «Dar lidar», «Nass Houma», sans oublier son talent dans l’art du monologue.

La comédienne Nezha Regragui considère que, «avec le décès de Mahjoub Raji, l’art marocain a perdu un homme et un artiste de grand talent. Il était d’abord un homme de grande classe et un cœur gros comme ça. Je n’oublierai jamais son soutien dans mon épreuve (NDLR arrestation de son fils l’artiste Saâd Lamjarrad). Il a continué à me demander de mes nouvelles alors qu’il était sur son lit de mort».

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia traite le même sujet en titrant: «Mahjoub Raji, le dernier monologue». Le théâtre, la radio, la télévision et le cinéma sont en deuil après la disparition d’un pionnier de l’art marocain. Mahjoub Raji a lutté contre la maladie jusqu’à son dernier souffle avant d’aller rejoindre, dans l’au-delà, ses camarades qui ont fait avec lui la gloire de la comédie et du cinéma. Les Marocains le connaissent à travers la radio, le théâtre, la télévision et le cinéma où il a laissé de belles empreintes. Mais on se souviendra longtemps de cette marque déposée à la télévision à travers ses fabuleux monologues où il excellait avec les mots, la chanson et l’interprétation.

Le directeur du quotidien Al Ahdath Al Maghribia a consacré sa chronique quotidienne au décès de Mahjoub Raji, chronique intitulée «Adieu Ba Hajjoub». L’éditorialiste raconte son histoire avec le défunt depuis qu’il l’a connu par sa voix à la radio et sa haute stature à la télévision. Son père, qui aimait l’acteur, lui avait dit un jour en parlant de feu Raji: «Ce genre d’hommes font honneur à notre pays. Ils sont vraiment de vrais Marocains». Laghzioui finira par rencontrer Mahjoub Erraji à Oujda en compagnie de feu Mohamed Bastaoui, avec lesquels il a réalisé deux interviews. Il le verra pour la dernière fois en décembre 2018 lors du festival du cinéma de Marrakech.

Par Hassan Benadad
Le 18/04/2019 à 21h47