Haut-lieu des concerts du festival Mawazine, le théâtre national Mohammed V est non seulement un symbole de la vie culturelle Rbatie mais aussi le témoin des grands moments de l’histoire de cet événement.
Très apprécié des artistes, son décor unique et son atmosphère intimiste font de cette scène un endroit privilégié qui, cette année encore, accueillera des figures internationales pour des concerts d’anthologie.
Et pour preuve, l’inauguration de la 16e édition verra se produire vendredi 12 et mardi 16 mai, la légende vivante de la chanson française: Charles Aznavour. Nommé “Entertainer of the Century” par CNN en 1988, celui qui a marqué les esprits avec ses grands succès, génération après génération, mène une carrière unique qui s’échelonne sur 70 ans.
Avec à la clé, plus de 100 millions de disques vendus, 1.200 chansons, 80 films, 294 albums, des centaines de disques d’or, de platine et de diamant et des milliers de concerts dans 94 pays à travers le monde, Charles Aznavour a ainsi joué et enregistré en sept langues et ses chansons ont été reprises par de nombreux artistes.
Samedi 13 mai, ce sera au tour de Badr Rami, un artiste d’origine syrienne né à Casablanca, de briller dans la technique des Mouwachahates (poèmes à forme fixe) et des Koudouds Halabiya (chants d’Alep). Inspiré par son père le célèbre violoniste Mohamed Rami Zeitouni, originaire d’Alep, Badr Rami est une figure de la chanson arabe et du Tarab en particulier. Il s’attache depuis des années à la conservation et à l’interprétation des chansons les plus représentatives du patrimoine arabe, d’une manière singulière et inédite.
Le lendemain, dimanche 14 mai, une autre icône, venue de la scène musicale grecque, sera au rendez-vous. Eleftheria Arvanitaki, née au Pirée, a débuté sa carrière dans les années 1980 en interprétant le grand patrimoine des chants icariotes. Rapidement, sa voix au timbre délicat, à la fois sensuel et léger, son expressivité tendre et profonde, sa douceur et sa finesse en font une référence de la poésie et du chant helléniques, qu’elle mêle aux influences du jazz et de la variété. En août 2004, elle a participé à la cérémonie de clôture des Jeux olympiques d'Athènes. Eleftheria a travaillé avec de grands artistes, tels que Javier Limón et Buika, Cesaria Evora et Dulce Pontes ou encore Philip Glass.
Lundi 15 mai, c’est un grand nom que les festivaliers rencontreront: Shankar, synonyme de musique classique indienne et de sitar. Comme son légendaire père Ravi Shankar, Anoushka Shankar continue de repousser les limites de son instrument, non seulement dans sa forme traditionnelle classique indienne mais aussi en brisant les limites et en travaillant avec de nouveaux sons et formes artistiques. Ceci a valu à Anoushka pas moins de cinq nominations aux Grammy Awards. Après le succès de son album, Traces of You, Anoushka Shankar est de retour avec un répertoire novateur évoquant le voyage.
En naissant près de Lima, Susana Baca s’est retrouvée dès son plus jeune âge au carrefour de plusieurs cultures: celles des Andes, de l'Afrique et de l'Espagne. A la croisée des influences, cette situation a irrémédiablement influencé sa musique qui mêle guitare espagnole, rythmes africains et instruments andins. Reconnue dans son pays et dans le monde entier, Susana Baca chantera mercredi 17 mai et témoignera, comme elle le fait depuis près de 40 ans, de l'importance de la culture populaire des peuples noirs en Amérique du Sud. En 2011, son engagement lui a permis de devenir ministre de la Culture du Pérou.
Jeudi 18 mai, le Tunisien Lotfi Bouchnak donnera libre cours à sa sensibilité et son amour pour la musique traditionnelle tunisienne et orientale, qui en font un chanteur hors pair dont les possibilités vocales et techniques lui permettent d’atteindre la perfection. Dès son jeune âge, Lotfi s’est intéressé à la musique, reprenant les chansons d’Oum Kalthoum et des maîtres de la chanson égyptienne. Il a intégré par la suite la Jeunesse musicale Tunisienne puis La Rachidia, comme premier soliste. Il est ambassadeur de la paix auprès de l'ONU.
Vendredi 19 mai, c’est le danseur et chorégraphe espagnol Rafael Amargo qui se produira sur la scène du Théâtre. Célèbre pour réunir, dans ses créations, le flamenco et les tendances les plus avant-gardistes, comme celles enseignées dans l'école de Martha Graham durant son séjour à New York, Rafael Amargo a été soliste dans différentes compagnies et a remporté en 2000, la reconnaissance de la critique avec son premier spectacle Amargo, puis deux ans plus tard pour son plus grand succès, Poeta en Nueva York, désigné meilleur spectacle de la décennie. Rafael Amargo a notamment participé en 2008 en tant que jury et professeur d'expression corporelle dans la saison 8 de Star Academy. Il a également joué son propre rôle dans quelques épisodes de la série espagnole Un, dos, tres.
Pour la soirée de clôture de Mawazine, samedi 20 mai, le théâtre Mohammed V accueillera Jahida Wehbe, qui excelle autant dans la poésie, le théâtre et la musique. Née en 1969 au Liban, elle apprend le chant oriental, syriaque, lyrique ainsi que le oud au Conservatoire national Libanais de musique, où elle étudie l'art de la chanson soufie, de la récitation du Coran, de la musique d'avant-garde et de la composition de pièces musicales et poétiques pour théâtre. Ses participations avec de grands metteurs en scène de théâtre libanais et avec la grande comédienne Nidal Al Achkar l’ont rendu très populaire au Liban, où elle est reconnue pour la qualité exceptionnelle de sa voix et la rigueur avec laquelle elle choisit son répertoire.