Des peintures murales ont soudainement disparu de la façade du collège Ibn Battouta, à M’diq. Ces œuvres peintes par des étudiants et leurs professeurs avaient embelli l’espace et les habitants du quartier, bien tristes de les voir transformées en tableau d’affichage de tracts électoraux, rapporte le quotidien arabophone Al Akhbar dans son édition du mercredi 28 septembre.
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Les professeurs et leurs élèves comptent bien protester contre cet acte, jugé méprisant à l’égard de l’art au Maroc. L’école en question appelle les autorités locales à ouvrir une enquête pour déterminer les responsabilités et sanctionner ceux qui ont effacé ces peintures.
Youssef Saadoun, un ancien professeur d’arts plastiques au sein de cette école, ne cache pas sa colère. Dans un post sur sa page facebook cité par Al Akhbar, l’enseignant condamne et souligne son incompréhension face à cet acte barbare, au moment même où les artistes et les habitants de la ville s’attendent à un soutien des autorités pour développer davantage cette pratique à la fois artistique et citoyenne.
« Au moment où tout le monde s’attend à ce que cette initiative culturelle soit soutenue et généralisée dans tous les espaces urbains de cette belle ville, on efface cette peinture murale pour y placer des tracts électoraux, ce qui est aberrant», déclare Youssef Saadoun, repris par nos confrères d'Al Akhbar.
Le professeur se demande comment un tel projet, auquel ont contribué plusieurs étudiants et professeurs, a été tout bêtement supprimé.
Afin de faire écho à ce mécontentement général, le bureau régional du syndicat national de l’enseignement a réuni son bureau, dimanche dernier. Objectif de la réunion: dénoncer l’attitude des agents d’autorité du ministère de l’Intérieur chargés de dessiner les tracts électoraux durant cette campagne pour les législatives 2016-2017. Les membres du bureau ont également insisté sur la nécessité d’ouvrir une enquête et de punir les auteurs de ce «crime».