Alors qu’une soixantaine de femmes, artistes de différentes nationalités, se donneront rendez-vous jusqu’au 10 décembre prochain pour la première biennale de Rabat, à l’invitation de la fondation nationale des musées, présidée par l’infatigable Mehdi Qotbi, cet évènement, initié sur volonté royale, suscite la curiosité de la presse du monde entier.
Baptisée «Un instant avant le monde», cette biennale à Rabat, «Ville lumière, capitale marocaine de la culture», bat son plein, depuis le 10 septembre dernier, et les journalistes du monde entier, spécialisés dans le domaine des arts et de la culture, se retrouvent dans la capitale marocaine pour couvrir les multiples manifestations de cette édition inaugurale.
Ainsi, dans sa dernière livraison, le 2 octobre dernier, en Allemagne, Monopol Magazin, périodique d’art contemporain leader dans le pays, loue l’idée de la proposition des curateurs de l’exposition internationale. Pour l’auteur de l’article, la pièce de Katharina Cibulka est l’une des œuvres majeures de cette manifestation. Il salue, en outre, la volonté de la Biennale de contribuer à une relecture de l’histoire de l’art depuis un pays du sud, ce qui constitue l’une des ambitions majeures de cette biennale qui veut abolir les géographies en termes de hiérarchisation de l’art.
De son côté, Rebecca Sandbichler, journaliste pour le magazine généraliste autrichien Profil, consacre une interview sur la version en ligne de ce média à Katharina Cibulka, qui y évoque l’invitation qui lui a été faite par le commissaire de la Biennale, le bien nommé Abdelkader Damani. Alors qu’elle intervient normalement sur des chantiers, elle a accepté la proposition qui lui a été faite d’investir la façade du Musée Mohammed VI, dans la mesure où cette biennale consacrée aux femmes est un «chantier en soi», selon ses dires.
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En Grande-Bretagne, le prestigieux magazine de voyages et d’évasion, Condé Nast Traveller, sous la plume d’Erin Florio, place Rabat en tête du classement des destinations à visiter au mois de septembre dernier. Il présente la capitale du Maroc et ses monuments emblématiques. Moins connue que Marrakech ou Fès en tant que destinations touristiques, cette première biennale est, à son avis, une «bénédiction» pour la ville, qui a été «classée au patrimoine mondial de l’UNESCO». Erin Florio cite certaines des manifestations artistiques proposées lors de cette biennale, telles que celles d’Etel Adnan ou encore de Futura, pour le street art.
Sur Artnet, plateforme en ligne dédiée au marché international de l'art, qui permet de suivre les tendances, les résultats des ventes aux enchères d'œuvres d’art, les artistes et leur cote, dans un article à propos des places émergentes de l’art contemporain en Afrique et des artistes à suivre, la journaliste Rebecca Ann Proctor identifie Marrakech comme l’une des villes à l’influence grandissante. Parmi les artistes à suivre, elle cite Safaa Erruas, en étant intarissable d’éloges sur sa participation à la Biennale de Rabat.
En France, l’Agence France Presse a choisi de diffuser sur son compte Twitter une interview vidéo de Abdelkader Damani, le curateur de la première biennale de Rabat. Un témoignage au cours duquel cet ami des artistes insiste sur le fait que l’humanité doit «revoir son rapport à l’équilibre et à l’équité dans l’histoire de l’art», en accordant une place aux femmes. Même si les femmes dominent dans cette biennale, sans toutefois en limiter les contours.
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Dans l’Espagne voisine, le quotidien madrilène El Pais a consacré, le 26 septembre dernier, un long article à la première biennale de Rabat. L’auteur de cet article, Francisco Peregil, fait un tour d’horizon du programme varié et riche de cette manifestation d’envergure et parle d’emblée de la place prépondérante qui a été donnée aux femmes pour cette première édition.
En effet, pas moins de soixante femmes artistes ont été invitées, mais des hommes aussi, tels le plasticien Mohamed El Baz, qui entre autres artistes hommes, a contribué à donner leurs lettres de noblesse à une biennale qui a réussi son pari inaugural, au-delà des frontières du Royaume. Mohamed El Baz, qui a accompli cet exploit: un feu d’artifice ascendant dans le sous-sol du musée Mohammed VI, en y invitant des artistes, hommes et femmes, tels que Mbarek Bouhchichi, Saïd Afifi, Maria Karim ou encore Safaa Erruas.
Ces artistes, par leur art, contribuent en plus des fresques de street art déployées sur plusieurs façades, à donner des airs de fête à la capitale du Royaume, le temps de sa première biennale, certes, mais cet évènement d’envergure, dont l’engouement de médias du monde commence à se faire ressentir, renforcera sans doute aucun la place de Rabat sur la scène culturelle mondiale. Et contribuera, aussi, au rayonnement du Maroc.