Ce sont deux talentueux jeunes réalisateurs qui ont remporté le prix du "Meilleur court-métrage canadien" au dernier Festival international du film de Toronto. Walter Woodman et Patrick Cederberg ont en effet à peine 22 et 23 ans et le court métrage qu’ils ont présenté pour le festival constituait leur projet de fin d’étude à la faculté de Ryerson, à Toronto.
Nul doute que beaucoup se reconnaîtront dans "Noah", court-métrage qui se déroule intégralement sur l’écran ou, plutôt, à l’intérieur, vivant, de l’ordinateur où se succèdent frénétiquement, au rythmes des clics de la souris, les événements aussi virtuels que réels de la vie de jeunes gens pris dans le rythme, le foisonnement, la fascination et l'étrange proximité internet. Aussi virtuels de par la fascination que peut éprouver Noah, comme beaucoup d’internautes, pour certains sites érotiques, par exemple, que réels puisque des quiproquos s’installent, de véritables doutes et souffrances naissent, de véritables émotions se soulèvent : ainsi, à un moment, pris d’inquiétude, Noah s’acharne sur sa page Facebook pour s’assurer que sa copine est toujours "in a relationship" avec lui.
Chats sur Facebook, musique sur iTunes, consultations des messages, des timelines, visites de multitudes de sites interrompues par les sonneries d’appels sur Skype… Comme si nous y étions. D’ailleurs, si vous visionnez, comme nous, ce court-métrage sur votre ordinateur où vous avez aussi sans doute votre Facebook, votre boîte mail, des fenêtres Youtube ouvertes parmi une ribambelle d’autres fenêtres, vous risquez fort de penser que ces appels Skype proviennent de votre propre compte…
Le court métrage dure 17 minutes et restera accessible au public sur le net jusqu’au 19 octobre. Nous vous laissons suivre les tribulations de "Noah" surfant en même temps sur Google et Facebook, envoyant à sa copine, quand elle lui demande ce qu’il fait, un lien bidon vite pêché sur Google vu qu’il était en train de visionner un lien sur Youporn… Un court-métrage plein de surprises, tantôt drôle, tantôt émouvant, et où l'écran d'ordinateur se fera même l'espace d'une rupture.