Jusqu'à présent, les archéologues estimaient que la culture acheuléenne-dont l'une des caractéristiques est l'invention des outils bifaces, pendant le paléolithique inférieur-, s'était établie il y a 700.000 ans dans cette partie d'Afrique du Nord.
"Avec ce nouveau rebond chronologique, presque le double, le pays se positionne à l'échelle du continent (africain) où l'Acheuléen est documenté à presque 1,8 million d'années en Afrique de l'Est et 1,6 million d'années en Afrique du Sud", a expliqué l'archéologue marocain Abdelouahed Ben Ncer.
Il s'agit d'une découverte "majeure" qui "contribue à enrichir le débat sur l'émergence de l'Acheuléen en Afrique", s'est félicité le co-directeur du programme franco-marocain "Préhistoire de Casablanca", Abderrahim Mohib, lors d'une conférence du presse à Rabat.
Cette recherche, parue dans la revue britannique "Nature report", a mobilisé 17 chercheurs marocains, français et italiens.
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Elle s'appuie sur l'étude d'outillage lithique (bifaces, hachereaux ou piques) et géologique, extraits du site de la carrière "Thomas I", non loin de de Casablanca (ouest), où des recherches sont menées depuis les années 1980.
Les archéologues y ont découvert "l'un des assemblages acheuléens les plus riches d'Afrique", a souligné Abderrahim Mohib. "C'est très important car on parle du temps préhistorique, une période complexe avec peu de données."
Les recherches ont également permis de découvrir "la plus ancienne occupation humaine au Maroc", a affirmé le co-directeur, précisant qu'il s'agissait de "variants de l'Homo Erectus".
En 2017, dans le site préhistorique de Jebel Irhoud (sud-ouest), des archéologues avaient découvert les restes d'"Homo Sapiens" de 300.000 ans, les plus vieux au monde.
Cette découverte avait chamboulé la vision de l'évolution humaine.