Serait-ce une version marocaine de l’excellent «Thé au Sahara» de l’illustre écrivain américain Paul Bowles, qui laissa derrière lui le mirage des gratte-ciel pour venir s’installer à Tanger, aux côtés de son défunt ami et auteur du "Pain Nu", Mohamed Choukri? Les premières révélations, faites à Le360 par l’écrivain Driss Meliani, membre du bureau exécutif de l’UEM et du jury de l’édition 2014 du Prix des jeunes écrivains, catégorie Roman, laissent entendre en tout cas que le lauréat Saïd Zarbâ a l’étoffe d’un grand romancier. «Les membres du jury ont été unanimes à souligner le mérite de cette grande révélation qu’est le jeune romancier Saïd Zarbâ», fait valoir le poète et romancier Driss Meliani, qui ne cache pas son admiration pour l’originalité de l’histoire et les qualités esthétiques maîtrisées par ce jeune auteur. «Dans ce roman, dont le théâtre est le Sahara marocain, se tutoient désert et brise marine du littoral Atlantique marocain», dévoile l’écrivain Meliani, en ajoutant que le roman regorge de références à cette partie vivante du patrimoine culturel national,qu’est la culture hassanie. Un roman qui se laisse facilement lire mais aussi déguster, puisque le thé sahraoui est fort présent dans la trame romanesque, avec ce que cela implique en termes d’hospitalité et de convivialité, chevillées corps et âme à la population sahraouie marocaine.
Autre genre littéraire, autres révélations. Le Prix de la Poésie, lui, a été décerné ex-aequo à Omar Alazami pour son recueil «Al Ahd alladid» (L’ère délicieuse) et à Latifa Oulmoueden pour son recueil «Atach Alkharif» (Soif d’automne). S’agissant du prix du théâtre, Driss Meliani a révélé à Le360 qu’il avait été décerné à Adel Darssi pour sa pièce «Al Boundoukia wa diab» (Le fusil et les loups), alors que le prix des études littéraires a été remis à Adil Aït Azghaâ pour son étude «l’Approche de l’humour dans Histoire de ma vie de Charlie Chaplin". Interrogé sur les circonstances dans lesquelles se sont déroulés les travaux de sélection des lauréats, Driss Meliani a indiqué que toutes les conditions avaient été réunies pour garantir le principe de transparence et d’égalité des chances pour tous les candidats. Fait inédit, l’UEM a fait appel, cette année, à deux observateurs issus du milieu de la presse, en l’occurrence Hussein Chaâbi (Al Bayane) et Mohamed Bachkar (Al Alam), pour suivre les délibérations. Autre nouveauté, toujours selon Driss Meliani, «les membres du jury n’ont eu connaissance des noms des lauréats qu’après le choix des œuvres primées». «A la base, il n’y avait que des numéros et aucun des noms des candidats n’a été ébruité», assure le juré.