Ahmed Rissouni, après sa mésaventure du Golfe -il a été mis sur la liste noire du terrorisme par les Emirats Arabes Unis, au côté du chef des Frères musulmans, Youssef Qaradawi-, refait surface à travers sa petite lucarne virtuelle pour "éclairer" notre lanterne. Il paraitrait qu'il ait quelque chose d’extrêmement important à dire sur les retombées artistiques, culturelles, politiques, sociales et économiques du festival Mawazine-Rythmes du Monde. Or, rien de tout cela.Ni le feed-back qui affole le mercure avec les 2,5 millions de spectateurs, dont des fans venus, des quatre coins du monde, apprécier, en l’espace d’une semaine, les concerts de monstres sacrés de la scène mondiale, ni le taux de remplissage des hôtels et des restaurants qui atteint des records, ni le rôle indéniable de cet événement dans l’animation de l’espace public, ni enfin l’image-building que cette grand-messe donne d’un Maroc ouvert, tolérant et accueillant … Rien qui n’ait été dit sur l’essentiel mais toujours est-il que notre «fqih» lâche la proie pour l’ombre.
Le succès incontesté et inégalé de Mawazine qui a réussi, au fil de quatorze éditions, à occuper une place de choix dans la cartographie des plus grands festivals du monde semble aveugler ce «fqih» dont on ne sait de quelle époque révolue. A travers ses verres grossissants, il n’a rien vu de si édifiant dans cette manifestation. A part - et c’est curieux!-, un défilé de «nus» ! Il en ressort que les 2,5 millions de spectateurs, Marocains et non Marocains, écument les scènes de Mawazine, non pas pour apprécier la musique et le chant, mais (suivez le regard de notre fqih très lucide!) une partie du corps de telle ou telle artiste! Voilà le schéma de lecture que nous offre ce monsieur Rissouni qui crie à «l’attentat à la pudeur»! A peine s'il ne fait pas appel à la «police des mœurs» pour disperser le commun des spectateurs!Jusqu'où pousseront-ils leur délire, ces fossoyeurs de l'espérance, ces marchands de ténèbres et ces stratèges du "Grand soir"? Une chose reste sûre: les Marocains sont assez intelligents pour ne pas saisir la dangerosité de ces promoteurs de l'obscurantisme.