Situé à l’est de l’ancienne médina, le Musée Bab El Oqla, dont le nom est dérivé d’une des sept portes historiques de Tétouan, est un espace de rencontres et d’échanges, une ouverture à la découverte de la richesse historique et culturelle de la ville de Tétouan, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco et qui se situe au carrefour de nombreuses confluences.
S’exprimant lors de cette cérémonie, qui s’est déroulée en présence du gouverneur de la province de Tétouan, Younes Tazi, et de plusieurs responsables locaux et de personnalités du monde de la culture, le ministre de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a indiqué que ce musée reflète la grande histoire de la ville de Tétouan. Et de préciser: «nous ne pouvons qu’être fiers de ce musée et de son rôle dans la préservation de la mémoire commune, pour un avenir meilleur».
Le ministre a ainsi salué le rôle «sérieux et important» de la société civile de Tétouan dans la préservation du patrimoine matériel et immatériel de la ville, rôle dont on devrait s'inspirer pour les autres anciennes médinas du Royaume, affirmant que le ministère oeuvrera à renforcer les partenariats avec la FNM et la société civile de Tétouan pour valoriser davantage ce patrimoine.
Conformément aux hautes instructions royales et en coopération avec la FNM, le ministère accordera une importance particulière à ces structures, puisqu'elles constituent une mémoire commune pour l’ensemble des Marocains, a relevé Bensaid, appelant à la nécessité de doter les institutions oeuvrant dans le domaine du patrimoine des moyens matériels et humains nécessaires, et d’oeuvrer de concert afin de passer de la notion de culture à celle d'industrie culturelle.
Plusieurs villes dans le monde ont une économie locale basée sur la culture et le tourisme culturel, a-t-il fait savoir, notant que la ville de Tétouan jouit de potentialités pouvant être investies pour la mise en place d'une économie culturelle qui peut créer des opportunités d'emploi.
Pour sa part, le président de la FNM, Mehdi Qotbi, a estimé que ce «musée magnifique n'enrichit pas uniquement la ville de Tétouan, mais le Maroc dans sa totalité». «Si la Fondation a décidé de doter chaque ville d’un musée, sachez que chaque ville aura un musée», a-t-il affirmé, expliquant que la FNM oeuvre pour ce faire, main dans la main, avec le ministère de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication.
«SM le Roi Mohammed VI a donné une place exceptionnelle à la culture, car c’est un moyen de développement et d’ouverture d’esprit», a-t-il dit, se réjouissant de l’affluence importante enregistrée au niveau du musée ouvert récemment à Tanger, qui est «encourageante et prouve que les Marocains sont friands de culture». Qotbi a, par ailleurs, annoncé qu’un accord a été conclu avec le président du Crédit agricole du Maroc, afin de mettre à la disposition de la FNM la «Villa Rouge» à Casablanca, pour en faire un musée.
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Il est à noter que l’exposition inaugurale du musée, «Tétouan: l’Homme et son milieu», met en lumière l’histoire de la ville et ses spécificités culturelles. Cette exposition se décline en trois sections. La première se déploie sur la présentation géographique et historique de la ville de Tétouan depuis sa reconstruction au 15ème siècle jusqu’à la période de la présence espagnole et la période moderne (19ème et 20ème siècles), en passant par sa période d’apogée et de prospérité (fin du 16ème et début du 18ème siècle).
La deuxième section constitue, quant à elle, une immersion dans l’organisation urbaine de la médina et ses différents éléments architecturaux, puisqu'elle permet la découverte du «Squndo» qui est le système de distribution d’eau qui traverse la médina et qui remonte au 16ème siècle, ainsi que les différents éléments d’architecture, tels que le bois peint et sculpté, le zellige, les frises, les stèles funéraires, les portes...
La troisième section est, quant à elle, consacrée à l’art et aux métiers de la médina de Tétouan, dont l’artisanat est un héritage qui constitue un élément identitaire, et affiche également certaines influences andalouses, ottomanes et séfarades.