Contrairement à son homologue française Roselyne Bachelot, le ministre de la Culture, Othman El Ferdaous ne s’est toujours pas exprimé sur la reprise au Maroc des activités culturelles en général, et des festivals de musique en particulier.
Si, face à la pression des professionnels de l’industrie culturelle en France, la ministre française de la Culture de a annoncé la tenue de concerts test en mars et avril, à Marseille et Paris en avril, questions de trouver un modèle permanent pour la réouverture des lieux de spectacle en temps d’épidémie, les organisateurs des plus grands festivals au Maroc sont encore dans le flou.
Quatre grands festivals de musique, de renommée internationale: Mawazine à Rabat, les Musiques sacrées à Fès, Timitar à Agadir et le Gnaoua & Rythmes du monde à Essaouira. Aucun des programmateurs de ces quatre grands évènements culturels qui animent la vie culturelle estivale du Maroc n’ont un semblant de visibilité sur la tenue ou non de l’édition pour 2021.
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Ce sont tous des festivals très attendus par les Marocains et les étrangers puisque plusieurs festivals, et c’est le cas ici du festival de Fès des musiques sacrées, programment leurs vacances et leur déplacement en fonction de la date de la tenue de l’évènement.
Certains tours-opérateurs ont même pour habitude d’inclure des tickets de festivals dans le package all inclusive, vendu des mois à l’avance.
Ingterrogé par Le360, Brahim El Mazned, directeur artistique du festival Timitar et fondateur de l’évènement Visa For Music, commente la décision française sur la tenue des concerts test en avril avec une capacité de 5.000 personnes grand maximum. «Il faut savoir qu’un sondage en France a révélé que 80% des spectateurs français étaient contre la tenue de concerts assis et c’est compréhensible. Après une année d’absence d’évènements culturels, on ne peut pas obliger les gens à rester assis sur leur chaise durant un festival de musique».
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Et le festival Timitar, l’édition 2021 aura telle lieu cette année et à la date habituelle en juillet? C’est d'une voix triste, laissant transparaître un certain désespoir que Brahim El Mazned répond: «aucun organisateur de festival au Maroc n’a de la visibilité pour la tenue de l’édition 2021, sachant que la plupart des festivals au Maroc sont censés se dérouler dans deux, trois mois… Organiser une édition en deux mois? Ça me semble irréalisable... ».
Neila Tazi, fondatrice et directrice du festival Gnaouas & Musiques du monde avait déclaré, contactée par Le360 en décembre dernier, il y a deux mois, qu’organiser un festival nécessite des mois de préparation, voir une année complète, lorsqu’on est confronté à la recherche permanente de fonds, comme c’est souvent le cas chez nous. Mais optimiste, elle avait alors déclaré que «si les autorités le décident, en décembre, le festival Gnaouas musiques du monde aurait pu avoir lieu en juin comme cela a toujours été le cas, ou en octobre prochain, en fonction de la progression de la situation épidémiologique».
Même son de cloche du côté du festival des musiques sacrées de Fès et de celui de Mawazine: aucune date n’a été fixée, aucune annonce ni de report ou d’annulation non plus. Durant le dernier conseil d’administration de la fondation Esprit de Fès, organisatrice du festival, ses membres avaient souligné qu’ils n’annonceront aucune date, tant que les autorités ne l’auront pas autorisée.