Le statut de l’artiste est en cours de refonte. Dix ans après le premier texte, une proposition de loi de juillet 2015 émanant de la coalition gouvernementale va s'attaquer à sa révision. En décembre, c’est-à-dire six mois plus tard, le ministère de la Culture décide de réunir tous les syndicats d'artistes représentant le théâtre, le cinéma, les arts plastiques et visuels, la musique...
L’objectif était de recueillir quelques amendements avant de finaliser le texte avant qu'il ne soit sounis à la commission de la culture et de la communication au Parlement. «Selon les prévisions, ce ne sera pas avant deux semaines», confie Massoud Bouhcine, président du Syndicat national des professionnels du théâtre à Le360.
Il y a donc urgence. «Nous avons demandé au ministère de nous donner un peu de temps pour livrer tous nos amendements, mais apparemment cela pressait. On nous a dit qu’il fallait faire vite», souligne l’artiste peintre Mohammed Melehi et président de l’Association marocaine des arts plastiques (AMAP).
Parmi les propositions du syndicat des professionnels du théâtre, on retrouve la nécessité d’établir le statut de salariat pour les artistes. «Les contrats sont généralement des CDD et le salariat n’existe pas, alors que c’est la seule manière de protéger l’artiste». Une manière, selon Massoud Bouhcine, de mettre fin à l’économie de rente dans le cinéma et à la télévision et de privilégier plutôt la notion d’investissement.
Les artistes-peintres, quant à eux, proposent, entre autres, le droit de suivi sur les ventes des tableaux dans les enchères à l’international. Mohamed Melehi explique que les artistes marocains n’ont aucune visibilité sur leurs œuvres vendues à l’étranger. «Nous demandons 8% sur les ventes aux enchères à l’international».
En ce moment, c’est la course contre la montre. La coalition gouvernementale voudrait finaliser ce dossier pendant le mandat de Abdelilah Benkirane.