Sotheby's espérait jusqu'à 15 millions de dollars (environ 150 millions de dirhams), son estimation la plus élevée à ce jour pour un tableau en Asie, pour cette oeuvre de 127 cm sur 107 cm. L'identité de l'acheteur n'a pas été révélée.
Cette vente, présentée par son organisateur comme la première vente "significative" d'art occidental contemporain à Hong Kong, intervient sur fond de demande croissante de la part des collectionneurs de la région, en particulier de Chine.
Elle a beaucoup attiré l'attention avant même le coup de marteau, l'utilisation de toute image de Mao restant très sensible en Chine où les célèbres portraits de Mao réalisés par le pape du pop art sont controversés.
En 2013, une grande rétrospective Andy Warhol à Shanghai avait ainsi été amputée de 10 portraits sérigraphiés et à l'acrylique du Grand Timonier, après être pourtant passée par Hong Kong et Singapour.
L'utilisation en Chine de l'image de Mao reste une question sensible car il demeure une figure controversée à cause de ses erreurs - notamment sa politique économique, qui aurait entraîné de gigantesques famines, et sa sanglante "Révolution culturelle" (1966-1976) - même si son portrait surplombe toujours la place Tiananmen à Pékin et orne les billets de banque chinois.
Le culte de la personnalité entretenu autour de lui dans les années 1960 et 1970 a produit de nombreux portraits et statues aujourd'hui largement disparus.
Réalisés en 1972 et 1973, les portraits de Mao Tsé-toung marquaient le retour d'Andy Warhol (1928-1987) à la peinture. Ils auraient été inspirés par la visite historique du président américain Richard Nixon en Chine en 1972 et par sa rencontre avec le père de la Révolution culturelle.
Warhol, qui a visité la Chine en 1982, cinq ans avant sa mort, avait réalisé des centaines de portraits de Mao, très colorés avec des touches de maquillage.