Surnommée “La reine du Technicolor” pour sa chevelure rousse flamboyante et ses yeux verts, Maureen O'Hara est née en 1920 à Ranelagh, une banlieue sud de Dublin, et avait traversé l'Atlantique en 1939 pour faire carrière à Hollywood. L'actrice, aux plus de soixante films, figure de l'âge d'or d'Hollywood des années 1940-1950, s'est éteinte hier à son domicile de Boise, dans l'Etat de l'Idaho (ouest des Etats-Unis).
«C'est le cœur triste que nous annonçons que Maureen O'Hara est décédée aujourd'hui dans son sommeil de causes naturelles», a écrit sa famille dans un communiqué cité par le quotidien Irish Times. «Maureen était notre mère, grand-mère, arrière-grand-mère et amie bien-aimée. Elle est morte en paix entourée des membres de sa famille aimante alors qu'ils célébraient sa vie en écoutant la musique de son film préféré, L'homme tranquille», poursuit le texte. «Ses personnages étaient fougueux et intrépides, comme elle l'était dans la vraie vie. Elle était aussi fièrement irlandaise», ajoute le communiqué.
Le président irlandais Michael Higgins a exprimé sa «grande tristesse» à l'annonce de la disparition de cette «actrice remarquable et polyvalente (...) dont le travail, notamment au cinéma, passera le test du temps». «Maureen O'Hara a quitté l'Irlande pour se forger une vie glorieuse en Amérique. Mais dans les cœurs et les esprits de tous les Irlandais, Maureen était la quintessence de la success story irlandaise», a réagi le ministre irlandais de la Culture, Heather Humphreys.
L'actrice américaine Jessica Chastain lui a également rendu hommage, «d'une rousse coriace à une autre» : «Reconnaissante de la lumière que tu as diffusée», a-t-elle tweeté.
Considérée comme l'une des plus belles femmes du monde, l’actrice débute sa carrière à Hollywood en 1939 mais c'est deux ans plus tard, avec «Qu'elle était verte ma vallée», le film de John Ford aux cinq Oscars, qu'elle devient véritablement une star. Tout au long des années 1940, Maureen O'Hara enchaîne les longs-métrages d'action comme les films de cape et d'épée. Elle s'est illustrée dans des rôles de femme intrépide dans plusieurs films de John Ford au côté de John Wayne, notamment dans «L'homme tranquille» (1952).
“Un type super”, selon John Wayne
John Ford continuera à diriger Maureen O'Hara à deux reprises, dans «Ce n'est qu'un au revoir» en 1955 et dans «L'aigle vole au soleil» en 1957 avec John Wayne. L'actrice joue une dernière fois au côté de Wayne au début des années 1970 dans «Big Jake».
Dans ses mémoires, O'Hara rapporte des propos attribués à John Wayne: «J'ai eu de nombreux amis et je préfère la compagnie des hommes, à l'exception de Maureen O'Hara. C'est un type super.»
«J'ai toujours été une fille irlandaise coriace, disait Maureen O'Hara dans une interview au Daily Telegraph en 2004. J'ai prouvé qu'il y avait une sacrément bonne actrice en moi. Ce n'était pas seulement mon visage. J'ai fait de sacrément bonnes prestations».
Maureen O'Hara avait arrêté de jouer dans les années 1970 pour diriger une compagnie aérienne avec son mari. A la mort de celui-ci, elle était devenue la première femme de l'histoire des Etats-Unis à diriger une compagnie aérienne régulière. Jamais nommée pour un Oscar, Maureen O'Hara a vu cette erreur réparée en 2014, lorsqu'elle a reçu cette récompense pour l'ensemble de sa carrière.
Extrait vidéo de «L'Homme tranquille»