Il n’est pas un foyer, un endroit au Maroc, voire ailleurs, où le groupe n’est pas présent à travers un répertoire lyrique des plus riches et qui a bercé des générations de Marocains. Qui ne connaît pas ou n’a pas écouté «Hammadi», «Moussem sayda», «Hayna», entre autres chansons mythiques, sans, vibrer, à ses rythmes, ceux des fins fonds de la Chaouia, ou s’être ému à l’intonation des voix terriennes des membres du groupe, ou s’être identifié à "Kassat lytim" (histoire de l'orphelin), entre autres histoires puisées du vécu marocain?
Né au tout début des années 80, sur le «fumier» de Hay Mohammadi (ex-Carrières-Centrales), ce groupe ne savait peut-être pas qu’il allait devenir une légende. Autant que feu Larbi Batma (ex-pilier de "Nass El Ghiwane», qui adopta le groupe dès sa naissance en lui donnant le nom de «Oulad Mesnawa», en référence à la tribu de la famille Batma, à Oulad Saïd, terreau de la chanson chaouie. Abdelouahed Madouni, doyen du groupe, continue de croire à "l’étoile Mesnaoua", avec la même force que celle qui lui a donna le jour il y a 37 ans, jour pour jour.
La même force inoxydable continue d’animer son compagnon de route, Abdelfettah Derrazi, virtuose du "Bazouki", et du «Banjo», que le360 a eu le plaisir d’accueillir hier vendredi à son studio, à Casablanca, autant qu’Abdelouahed Madouni, et son frère cadet, Hassan.
Dans notre entretien, ces trois piliers de Mesnawa nous ont assuré que le groupe va toujours bien et qu’ils continueront de préserver la flamme, malgré l’absence de subventions de la part de l’autorité de tutelle (ministère de la Culture), comptant surtout sur la passion désintéressée de ses membres et le dévouement certain de son manager, Hassan Tounsi (qui était en mission en Jordanie le jour de l’entretien).
L’on est d’autant plus assurés que le dernier album de Mesnawa, «Al Hawma» (le Quartier), sorti en 2017, a connu un succès foudroyant, apportant ainsi la preuve que le groupe, quoi qu’on dise, est toujours présent en force, à travers sa production, et continue d’être sollicité aux festivals, organisés dans les quatre coins du royaume, voire à l’étranger.
Bon vent...