A la veille du vernissage de sa nouvelle exposition, ON, qui aura lieu ce mardi 20 octobre, à 19H, à L'Atelier 21, nous avons surpris Mohamed El Baz en pleine installation de ses oeuvres dans la galerie retraduite espace de traces à déchiffrer et assembler. "ON" bouscule les "fantasmes d'appartenance", met à mal le concept tout aussi fantasmé du "Nous", interpelle l'histoire en convoquant les Nations arabes africaines et les faillites de leurs indépendances, interroge "JE" pris dans les référentiels bruyants des terres, des rites et de sa propre peau. Et cette horloge, sur le mur, qui s'est affranchie du temps, ce temps historique du démembrement, pour tourner, libre, envoûtante et subversive, dans le vide.
Masques africains gravés de tatouages berbères; portraits au pochoir de chefs d'Etat comme acculés à un devoir de mémoire; fabuleuse mise en scène des lumières dans des photos prises à "Kairouan, haut lieu de l'Histoire Islamique arabe et africaine, berceau des révolutions arabes récentes"; autoportrait où ON sonde, masqué, les traces du JE. Un regard saisissant sur le monde dont Mohamed El Baz a orchestré de main de maître les fêlures pour la mise en scène époustouflante d'une incurable errance.