"Portrait of an Artist (Pool with two figures)" a détrôné "Balloon Dog (Orange)", de Jeff Koons, vendu 58,4 millions de dollars en 2013, également chez Christie's à New York.
Les enchères ont démarré à 18 millions de dollars et la barre des 50 millions de dollars a été franchie en 30 secondes seulement.
© Copyright : DRLa toile a finalement été adjugée 80 millions de dollars au bout d'un peu plus de neuf minutes, prix porté à 90,3 millions en ajoutant frais et commissions, lors de cette vente qui était la dernière des grandes ventes d'automne à New York.
"Je pense que c'est un record qui va tenir longtemps", a réagi Loïc Gouzer, co-président de l'Après-guerre et de l'art contemporain chez Christie's qui, avec cette vente, a dépassé le milliard de dollars sur la semaine.
Le tableau a aussi pulvérisé le record pour une oeuvre du peintre britannique, aujourd'hui âgé de 81 ans, jusqu'ici détenu par le "Pacific Coast Highway and Santa Monica", acquis en mai dernier pour 28,4 millions de dollars lors d'une vente organisée par Sotheby's.
Rien de cette somme n'ira au peintre lui-même, qui a vendu le tableau en 1972 pour environ 20.000 dollars.
"J'espère qu'il est heureux", a commenté à l'AFP, au sujet de David Hockney, Alex Rotter, co-président de l'Après-guerre et de l'art contemporain chez Christie's. "J'espère qu'il n'est pas fâché que nous l'ayons vendu pour autant d'argent."
"Nous pouvons rarement dire: c'est l'occasion d'acheter le meilleur tableau de l'artiste. (...) Cette fois, c'est le cas", avait estimé Ana Maria Celis, vice-présidente du département Après-guerre et art contemporain chez Christie's, lors de la présentation de la toile.
Au-delà, l'oeuvre est considérée comme "l'une des plus grandes oeuvres d'art de l'ère moderne", avait fait valoir Alex Rotter, co-président de l'Art contemporain et de l'après-guerre chez Christie's.
Sur cette toile de grand format (2,13 m sur 3,05 m) un homme élégant, debout au bord de la piscine, regarde pensivement un autre nager sous l'eau dans sa direction, avec pour toile de fond un paysage idyllique d'arbres et de montagnes.
Elle est devenue une des oeuvres culte de David Hockney, figurant en couverture de nombreux livres sur l'artiste.
Elle était aussi l'une des attractions de la rétrospective qui lui a été consacrée en 2017, pour son 80e anniversaire.
Le record de Hockney concluait les grandes ventes d'automne à New York, marquées par une demande soutenue, mais aussi quelques ratés.
Durant deux soirées consécutives, dimanche et lundi, la toile vedette n'a pas trouvé preneur, un Van Gogh estimé 40 millions de dollars et une oeuvre de l'Américain Marsden Hartley estimée 30 millions.
Jeudi, un tableau de Jackson Pollock, clou de la vente de Phillips, troisième maison mondiale, estimé aux environ de 18 millions de dollars, est resté sur les bras de son propriétaire.
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"Je pense qu'il y a vraiment une évolution des goûts en ce moment", a analysé Edward Dolman, PDG de la maison d'enchères Phillips. "Et vous le voyez sur toute la semaine des ventes ici à New York. Il y a un appétit pour la nouveauté et l'art contemporain."
Signe que l'intérêt des collectionneurs ne se dément pas, des dizaines de records ont été battus cette semaine, y compris par des artistes non contemporains comme le peintre belge René Magritte, dont la toile "Le principe du plaisir" a été acquise lundi pour 26,8 millions de dollars chez Sotheby's.
La collection du magnat du tourisme Barney Ebsworth, dispersée par Christie's, a atteint 323 millions de dollars, ce qui la situe au quatrième rang dans l'histoire des enchères.
"Je crois que (le marché) a toujours du répondant pour les choses qui conviennent", a expliqué Edward Dolman à l'AFP. "Il faut sélectionner et faire en sorte de suivre les tendances du marché."