Le portrait de Leïla Alaoui peint, puis effacé par les autorités, sera redessiné. Mouad Aboulhana, chargé par le Technopark de Tanger de brosser le portrait de cette artiste photographe décédée à Ouagadougou dans les attentats terroristes de 2016 a affirmé dans une déclaration pour Le360 qu’il avait repris le travail après une suspension de deux jours. «Le wali de Tanger a donné ses instructions pour que le chantier reprenne et que le visage qui avait été effacé soit repeint à nouveau. Je suis à l’heure où je vous parle sur place et je vais reproduire le visage à l’identique».
Cette affaire qui en a choqué plus d’un, a fait polémique sur les réseaux sociaux. L’incompréhension et l’omerta sur les véritables raisons qui ont poussé les autorités à effacer le portrait de Leïla Alaoui sur la façade du Technopark a scandalisé les proches de l’artiste.
Contactée par Le360, la mère de Leïla, Christine Alaoui témoigne de cette onde de choc suite à la suppression de l’œuvre. «Leïla est une icône populaire et quand on touche a une icône, ça explose et c’est ce qui s’est passé» déclare-t-elle, avant de poursuivre: «Je vous avoue que lorsque j’ai vu cette vidéo où les autorités effacent le visage, c’était comme si elle était tuée à nouveau. C’est affreux comme sensation et jusqu’à présent on ne comprend pas réellement ce qui a motivé les autorités à effacer le portrait».
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Christine Alaoui explique qu'elle avait remis, il y a trois mois, son autorisation écrite aux responsables du Technopark de Tanger, initiateurs de ce projet d’hommage à Leïla Alaoui. «J’avais accepté, car il y avait beaucoup de liens entre le parcours de Leïla, son engagement, l’engagement de cet artiste tangérois, la relation de ma fille et son amour pour la ville de Tanger. Avec tout cela, je ne pouvais pas refuser cet hommage et donc, avec son père, nous avons donné notre aval pour cette fresque».
Le chantier de cette peinture murale avait démarré le samedi 19 juin, puis suspendu le mercredi suivant, le 23. Les autorités avaient fini par effacer le visage du dessin de Leïla Alaoui, après avoir demandé à l’artiste de couvrir ses grands yeux qui visiblement dérangeaient.