Cigarettes électroniques: certains arômes seraient dangereux, selon une étude

Une jeune fille tenant une cigarette électronique. (Photo d'illustration)

Une récente étude met en exergue les risques liés à l’usage des cigarettes électroniques aromatisées, en particulier celles aux fruits rouges.

Le 27/11/2024 à 13h39

En 2019, une série de cas de lésions pulmonaires ont été recensés parmi des adolescents vapoteurs. Le département de pharmacologie et de thérapeutique de l’Université McGill à Montréal a poussé les investigations plus loin en exposant des souris à la vapeur de cigarette électronique pendant plusieurs jours. Les effets en temps réel de la fumée sur les cellules immunitaires pulmonaires des souris ont en parallèle été observés grâce à une technique d’imagerie.

Les résultats, probants, ont été exposés dans une récente étude, menée par le professeur Ajitha Thanabalasuriar, et publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. Les cigarettes électroniques aromatisées, spécifiquement celles aux fruits rouges, pourraient affaiblir les défenses naturelles des poumons. Les résultats de l’étude démontrent en effet que des produits chimiques spécifiques, présents dans les vapes aux fruits rouges, paralysent les cellules immunitaires responsables de l’élimination des particules nocives. Le corps deviendrait ainsi plus vulnérable aux infections respiratoires.

Cette étude porte un coup dur à la croyance selon laquelle la cigarette électronique est une option pertinente pour se défaire du tabac, tout en ayant la possibilité de varier les goûts en choisissant les arômes de vapotage. Car si le remplacement de la fumée de tabac par un aérosol permet d’éliminer certains produits toxiques tels que le goudron ou le monoxyde de carbone, il n’en demeure pas moins que le liquide de vapotage n’est pas anodin. En effet, les composants principaux, comme la glycérine végétale et le propylène glycol, sont souvent accompagnés d’arômes et de nicotine. Or, l’étude renforce les résultats de recherches antérieures quant à la nocivité de toutes les formes de vapotage en suggérant que certains arômes aggravent les dangers encourus.

Les résultats de cette étude sont d’autant plus importants qu’aujourd’hui, les produits mis en vente sont commercialisés sous des formes et des couleurs attrayantes afin de cibler une clientèle de plus en plus jeune, dès l’adolescence. En France, plus de 6 vapoteurs sur 10 choisissent un liquide fruité selon l’Anses.

Par Leïla Driss
Le 27/11/2024 à 13h39