"Comme vous voyez, j'existe", plaisante l'homme aux yeux bleus derrière des lunettes à monture noire, habillé en costume, cravate et baskets, évoquant lors d'un entretien à bâtons rompus avec l'AFP des souvenirs, des projets qui ne manquent pas, en passant par la crise des "gilets jaunes" selon lui "mal gérée". "Fatigué en ce moment", le couturier ne se rend plus tous les jours dans les ateliers au-dessus de la boutique Pierre Cardin face au palais de l'Elysée, mais continue à dessiner "toujours, toujours, toujours". "C'est ma raison d'être, ma réalité, ma drogue." Il attrape un crayon et de quelques traits assurés esquisse des manches papillons puis un danseur.
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Le couturier éludait jusqu'ici les questions sur l'avenir de sa maison, en perte de vitesse en France mais toujours populaire en Asie et aux Etats-Unis. Mais trois mois après la mort de la star Karl Lagerfeld, il a accepté que soit tourné un biopic sur sa vie et avoue penser à la succession. "Quand je serai mort, il y aura des successeurs évidemment (...) J'ai trois petits jeunes gens très bien. Je ne veux pas qu'ils me répètent."