Si le cours de l’or bat des records en Bourse sur les places asiatiques, le commerce des bijoux fabriqués dans ce métal précieux, lui, se porte mal. Comme de nombreux secteurs d’activité, il est fortement affecté par la crise sanitaire. Au Maroc, l’annulation des rassemblements et notamment des fêtes de mariage, pour éviter la propagation du virus, y est pour beaucoup.
Les occasions d'offrir des bijoux se font rares et en cette période d'incertitude, voire de difficultés économiques, nombreux sont ceux qui préfèrent vendre leurs bijoux plutôt que d’en acheter, comme nous l’explique Mjid Lahraichi, commerçant et président de l’association Anfa des bijoutiers, affirmant qu'au Maroc, le marché de l’or atteint l'un de ses plus bas niveaux.
«Vous savez», détaille-t-il, «l’or est un plus, comme une sorte d’accessoire dont on se pare quand on est en public. Mais vu que les rassemblements ont été interdits, le besoin d’avoir des bijoux n’est plus à l’ordre du jour. Et même quand on contracte un mariage actuellement, on ne peut pas le célébrer en public.»
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Conséquence de cet état de fait, plusieurs commerçants se trouvent aujourd’hui au bord de la banqueroute. «Nous avons acheté de la marchandise avant l’apparition du virus, en prévision de la saison estivale où d’habitude la ruée vers l’or est importante. Nombre d’entre nous ont donné des chèques de garantie, dans l’espoir de rembourser nos dettes après la saison des fêtes. Mais le confinement a eu raison de nos espoirs», ajoute notre interlocuteur.
La levée partielle de l’état d’urgence sanitaire n’a cependant pas été profitable aux bijoutiers qui ont été surpris de voir les gens entrer dans leurs boutiques pour vendre leurs bijoux et non pour en acheter. «Cela a fait que la plupart d’entre n'avons plus de liquide pour régler l’achat de bijoux», confie Mohamed Lahlou, un bijoutier casablancais.
Son collègue Anouar Aït Mansour avance que leur chiffre d’affaires a baissé de 80 à 95%. La situation, ajoute-t-il, est tellement difficile que plusieurs bijoutiers se trouvent aujourd’hui au bord de la faillite.