Vidéo. Lamjarred, star et violeur? "Sept à Huit" sur TF1 fait le point

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Hier soir, dimanche 10 février, l’émission Sept à Huit, sur TF1, a consacré un reportage de 20 minutes à la pop star marocaine, Saad Lamjarred, et à ses démêlés avec la justice.

Le 11/02/2019 à 10h16

Si le chanteur marocain a été libéré et placé sous contrôle judiciaire depuis le mois de décembre 2018 par la cour d’appel d’Aix-en-Provence, il n’en demeure pas moins que sa réputation est fortement écornée par les plaintes pour viol dont il fait l’objet dans plusieurs pays, dont la France, le Maroc et les Etats-Unis.

Harry Roselmack, présentateur de l’émission, rouvre ainsi l’affaire, en se penchant sur les diverses accusations contre le chanteur et donne la parole à deux nouvelles victimes de Saad Lamjarred, toutes deux Marocaines, et ayant souhaité gardé l’anonymat.

Les victimes anonymesL’une d’entres elles raconte ainsi, le visage masqué, son viol au sein même du domicile marocain de Saad Lamjarred. «Je l’ai rencontré en soirée, en avril 2015, avant de me retrouver seule avec lui dans sa garçonnière», raconte la jeune femme qui aurait été violée par la pop star à trois reprises.

Elle décrit un homme changeant brusquement de tempérament, passant instantanément de la douceur à la violence, et auquel elle a fini par échapper avec des contusions sur le corps.

«Je suis allée au commissariat avec des bleus partout, sur le visage et un peu de sang qui sortait de ma bouche. Première chose qu’on me dit: "ah bon c’est la star? La star vous a fait ça?"». A cette question posée par les policiers: «j’ai dit oui, voilà, j’aimerais porter plainte et je ne sais pas comment faire. On me dit: "bon alors, première des choses, étiez-vous vierge au moment des faits?"». Ce à quoi elle rétorque: «Là n’est pas la question monsieur, je suis en train de vous raconter ce qui s’est passé, regardez mon visage». 

La jeune femme se serait alors tournée vers des avocats après que les forces de l’ordre aient refusé d’enregistrer sa plainte et à nouveau, elle essuie un refus. Même scénario du côté du gynécologue qui aurait refusé de l’ausculter.

Toujours dans l’émission Sept à Huit, une deuxième victime, Franco-marocaine cette fois-ci, aurait accepté de témoigner mais par le biais d’une lettre. Elle y raconte avoir été violée par le chanteur. Elle y écrit: «j’ai appelé mes parents au Maroc pour raconter ce qui s’est passé et après un court silence, je ne sais plus lequel des deux m’a dit: retire ta plainte», «on ne pourra pas supporter le scandale», lui répondent ses parents.

«Il a pris ma virginité, pour cette raison, je ne peux pas parler. Je pense au suicide parce qu'il m'a détruite et a détruit ma vie (…) Je suis allée à l'hôpital, le médecin m'a donné un certificat à transmettre à la police. Mais la police a appelé mon père. Ils l'ont menacé», explique l'une de ces deux victimes.

Le prix du silenceL’émission, qui a révélé de manière inédite ces deux nouveaux témoignages de victimes de la pop star, avance aussi un fait nouveau: le fait que le silence de ces victimes aie été monnayé, dans le but de tenter d’étouffer l’affaire.

Du côté de Laura Prioul, celle-ci affirme s’être vue proposer la somme de 1 million d'euros pour retirer sa plainte, idem pour la saisonnière de Saint-Tropez qui elle s’est vue proposer la somme de 200.000 euros. Interviewé à ce sujet, le nouvel avocat du chanteur, Me Jean-Marc Fédida, qui succède à Me Eric Dupont-Moretti a confirmé ces faits, tout en niant que son client en ait été à l’origine.

Ces tentatives d’acheter le silence des victimes auraient ainsi été entreprises par le clan du chanteur qui, comme le révèle Sept à Huit, aurait même tenté d’organiser un concert de solidarité en soutien à Saad Lamjarred suite à l’affaire Prioul.

Par Leïla Driss
Le 11/02/2019 à 10h16