Cette démarche collective a été annoncée lors d'une conférence de presse par Jean-Michel Baylet, patron de la Dépêche du Midi et président de l'Alliance --principale organisation de la presse française-- alors que Google applique à partir de ce jeudi de nouvelles règles aux éditeurs de presse en France.
L'Agence France-Presse, qui ne fait pas partie de l'Alliance, prépare également une plainte de son côté, a indiqué la direction de l'agence. Les médias français vont être contraints de laisser le géant américain utiliser gratuitement des extraits de leurs contenus, ou sinon, leurs infos deviendront bien moins visibles dans ses résultats de recherche, ce qui fera chuter leur trafic internet.
Ce dispositif a été mis en place par Google de manière unilatérale, en dépit de l'entrée en vigueur jeudi du "droit voisin", nouveau mécanisme censé permettre un meilleur partage des revenus du numérique au bénéfice des producteurs d'information. Cette démarche de Google, annoncée il y un mois, lui a valu l'ire de la presse et du gouvernement français, qui voient dans les conditions imposées par le groupe américain un affront inacceptable et une entorse à la législation nationale et européenne.
Le "droit voisin" a été instauré par une directive européenne adoptée en début d'année. Il doit permettre aux éditeurs de presse de négocier avec les géants du numérique une rémunération, en contrepartie de la réutilisation de leurs contenus sur la Toile. La France est le premier membre de l'UE à avoir transposé ce texte, via une loi adoptée en juillet.
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"C'est un coup de force de Google", a estimé Pierre Louette, PDG du groupe Les Echos - Le Parisien, dans un entretien à l'AFP, reprochant au moteur de recherche de vouloir "contourner" la loi. "Google nous propose une alternative entre nous amputer de notre trafic, ce qui revient à empêcher les lecteurs de nous découvrir ou d'accéder à nos sites à travers son moteur de recherche, et nous amputer de notre droit", estime-t-il.