Le hors-série de «Sciences et avenir» (janvier-février), avec un grand dossier intitulé «Dieu et la science», a été interdit de diffusion au Maroc. Et c’est le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, qui admet avoir pris cette décision à cause de deux illustrations qui garnissent la dernière livraison et qui représentent le Prophète Mohammed.
«J’ai pris cette décision comme beaucoup d’autres décisions similaires depuis le mois de février 2012. Il est hors de question d’autoriser la diffusion d’une publication personnifiant Dieu ou ses prophètes», déclare Mustapha El Khalfi à Le360.
«Je me suis concerté avec le chef du gouvernement et les autres ministres concernés», ajoute le ministre de la Communication qui affirme qu’une publication susceptible de choquer la foi et les sentiments des Marocains ne sera pas autorisée au royaume.
Il nous explique qu’il a même anticipé les choses et décidé l’interdiction de diffuser le dernier numéro de «Charlie Hebdo».
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«Tant que je serai à la tête de ce département, je serai intraitable sur cette question et je ne fais qu’appliquer la loi », affirme Mustapha El Khalfi qui brandit l’article 29 du Code de la presse, mais aussi les recommandations de l’Assemblée générale de l’ONU appelant à ne pas dénigrer la foi et les sentiments religieux des peuples et des groupes.
Le ministre de la Communication dit être toujours pour le dialogue avec les responsables des publications interdites au Maroc.
En réaction à un communiqué de Dominique Leglu, directrice de «Sciences et avenir», il l’appelle à réserver au Maroc une édition spéciale et sans les deux illustrations incriminées.
«J’ai beaucoup de respect pour cette publication. Dans l’absolu, je n’ai rien contre le texte du dossier, mais qu’ils enlèvent les deux figurines et ils seront les bienvenus», conclut Mustapha El Khalfi.