Dans un communiqué diffusé hier sur son site, l’ONG Reporters sans frontières fait savoir qu’un journaliste espagnol travaillant pour le compte de la radio Cadena SER à Las Palmas et correspondant du quotidien El País aux Iles Canaries, "a été empêché d’entrer au Maroc le 21 mai dernier, alors qu’il venait d’atterrir à l’aéroport de Laâyoune en provenance de Las Palmas". Pour RSF, "cette expulsion pose la question des difficultés d’accès des journalistes au Sahara et s’inscrit dans une politique plus générale d’entraves à la liberté d’information imposées par les autorités marocaines sur ce territoire".
"Le ministre marocain de l’Intérieur, joint par Reporters sans frontières le 31 mai, a reconnu que le journaliste espagnol n’avait pas pu entrer sur le territoire marocain, sans pour autant être en mesure de fournir davantage d’explications. Quelques jours plus tard, dans un courrier adressé à l’organisation, les services du ministre de la Communication ont justifié la décision de ne pas laisser entrer José Maria Santana sur le territoire par l’absence de couverture réglementaire et légale" de sa visite journalistique, lit-on dans le communiqué de RSF.
Suite à la publication de ce communiqué, la réaction du ministère de la Communication ne s’est pas faite attendre. Le département de El Khalfi ne cache pas son étonnement quant à la version de RSF. Le ministère juge le communiqué de Reporters sans frontières d’approximatif et de subjectif. Ledit communiqué n’intègre pas toutes les réponses et tous les éclaircissements donnés par les services de département de la Communication à ce sujet, souligne-t-on. Le ministère de la Communication rappelle que plus de 120 journalistes étrangers sont accrédités au Maroc et exercent leur travail sans aucune contrainte dans tout le territoire. Et de préciser : "les provinces du Sud ne sont pas interdites d'accès aux journalistes étrangers comme le prétend RSF". Preuve en est, plusieurs journalistes se sont rendus en 2013 dans ces provinces.