Exclusif. Eric Laurent – Catherine Graciet: les journalistes prédateurs!

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Ils ont tenté de faire chanter Mohammed VI en brandissant la menace de publier un livre à charge contre le royaume, mais sont tombés dans leur propre piège. Les détails d’une affaire qui décrédibilise complètement ces journalistes qui s’autoproclament spécialistes du Maroc.

Le 27/08/2015 à 20h07

L’affaire d’Eric Laurent, interpellé cet après-midi, en flagrant délit de tentative d’extorsion de fonds au roi Mohammed VI commence à livrer ses secrets. Le360 a pu avoir accès à plus de détails concernant cette histoire inédite où un duo de journalistes a poussé l’audace jusqu’à tenter de faire chanter un chef d’Etat.

«Le 23 juillet dernier, Eric Laurent a pris contact avec le secrétariat particulier de Sa Majesté», nous confie une source proche du dossier. Et d’ajouter : «Il a annoncé qu’il détenait des informations explosives concernant le royaume et a insisté pour décrocher un rendez-vous».

Le palais a mandaté alors un avocat pour rencontrer le journaliste. Rencontre qui a effectivement eu lieu le 11 août dernier et durant laquelle Eric Laurent est allé droit au but. «Vous savez que Catherine Graciet ne porte pas particulièrement le Maroc dans son cœur», a lancé Eric Laurent à l’avocat marocain. «Elle détient des informations cruciales concernant le Maroc qui vont être révélées dans un livre que nous écrivons ensemble. S’il vient à être publié, ce livre risque de déstabiliser le royaume», a-t-il poursuivi avant de proposer de convaincre Graciet d’abandonner ce projet moyennant la somme faramineuse de 3 millions d’euros.

Bien évidemment, il n’était pas question d’acheter le silence de quiconque pour les autorités marocaines «et encore moins de céder au chantage de deux raquetteurs». Une plainte a été alors déposée suite à laquelle le parquet de Paris a autorisé une enquête en mobilisant les moyens de surveillance.

C’est ainsi que la deuxième rencontre du 21 août entre l'avocat du palais et Eric Laurent, qui s’est déroulée sous surveillance policière sur ordre du parquet de Paris, a été totalement enregistrée et filmée. Et les propos tenus par l’auteur de «Les mémoires d’un roi» ne laissaient aucune ambiguïté quant à sa tentative de racketter le chef de l’Etat. «Dans l’enregistrement, on voit et on entend clairement le journaliste réitérer son offre de mettre de côté ce projet de livre contre 3 millions d’euros, nous confie notre source. En le visionnant, le parquet de Paris n’a pas hésité un seul instant à ouvrir une information judiciaire». Il ne restait alors plus que de tendre le piège pour établir le flagrant délit…

Rendez-vous a été ainsi donné à Eric Laurent et à sa complice Catherine Graciet, ce mardi 27 août, au restaurant de l’hôtel Raphael à Paris, une des tables les plus courues du 16ème arrondissement. Pour les appâter, l'avocat a expliqué à Eric Laurent que le Maroc était prêt à payer à condition de discuter le prix et de signer un engagement non seulement pour abandonner la publication du livre, mais de ne plus écrire un mot au sujet du royaume.

Les deux journalistes ont alors accepté l’invitation et ont passé leur temps à marchander, comme le ferait un marchand de tapis, avec l’avocat marocain. Ce dernier joue le jeu à la perfection comme le ferait un agent infiltré. Il fait parler les co-auteurs de «Le roi prédateur» pendant que le magnéto autorisé par la justice française enregistre une nouvelle fois toute la conversation. Il se met d’accord avec les deux journalistes prédateurs sur la somme de 2 millions d’euros, leur fait signer le document où ils s’engagent de ne plus parler du Maroc et leur remet chacun une enveloppe blanche contenant la somme de 40.000 euros. Autant de pièces à convictions qui sont saisies sur le duo Laurent – Graciet quand ils sortent du restaurant.

Désormais les deux journalistes sont poursuivis pour «chantage et tentative d'extorsion de fonds» et risquent gros. Pour défendre les intérêts du royaume, le dossier a été délégué à Maître Eric Dupond-Moretti. C’est lui d’ailleurs qui a révélé cette affaire au micro de RTL.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 27/08/2015 à 20h07