Entre le ministère de la Communication et la chaîne française France24, c'est désormais le bras de fer. L’interdiction de l'émission "Le débat des capitales" ne passe toujours pas. La chaîne française a publié ce mardi un communiqué dans lequel elle s’étonne des nouvelles procédures d’autorisations de tournage. Ces mêmes procédures qui l’ont conduite à annuler l’enregistrement de son magazine mensuel au Maroc. "Malgré la livraison dans l’urgence aux autorités marocaines de tous les documents requis dans le cadre d’une procédure signifiée à l’arrivée des équipes sur place, France 24 a été contrainte d’annuler son tournage faute d’accréditation", peut-on lire dans le communiqué de France 24.
France 24 rappelle qu’elle n’a à ce jour reçu aucun courrier officiel. "La chaîne déplore certaines rumeurs qui se sont propagées autour de ce tournage annulé, et attend les précisions concernant les formalités administratives à accomplir pour éviter qu’un tel incident se reproduise à l’avenir", poursuit ledit communiqué.
La réaction du ministère n'a pas tardé. Dans un communiqué publié cette fin de journée, il a de nouveau démenti les informations relayées au sujet d'une décision d’interdire la chaîne, mais l’émission, les préparatifs se déroulant de façon clandestine et contraire aux procédures juridiques relatives à l’obtention de l’autorisation de tournage. Le ministère "a l’habitude de délivrer (cette autorisation) et de façon normale à l’ensemble des médias étrangers sur la base d’une demande écrite et conformément à la procédure en vigueur'', a précisé le Ministère..
Le ministère fait à son tour part de son étonnement de voir la chaîne recourir au procédé du tournage clandestin, "auprès d’une maison de production audiovisuelle qui n’est d’ailleurs nullement autorisée par le Centre Cinématographique Marocain d’exécuter ou de produire un programme télévisuel pour le compte d’une chaîne TV qu’elle soit nationale ou étrangère".
En agissant de la sorte, France24 aura "enfreint les dispositions de l’article III de la Loi relative à l’organisation de l’industrie cinématographique. Dans cette affaire, la violation juridique est double: de la part de la Chaîne TV et de la société prestataire des services", affirme la même source.
Jean Marie Lemaire correspondant accrédité au Maroc de France24 "continue d'accomplir son travail de façon normale et en toute liberté sur l’ensemble du territoire national. Il bénéficie de toutes les autorisations et les facilités juridiques qui sont d’ailleurs accordées à tous les correspondants de la presse étrangère accréditée au Maroc". Pour le ministère, cela "rend nulle et non avenue toute allégation au sujet de l’interdiction de la chaîne précitée d’exercer au Maroc'", conclut le communiqué.