Jamila El Haouni sort de son silence. Après avoir maintenu le voile, durant de longues années, sur sa vie privée après son divorce du comédien Amine Ennaji, cette actrice et professionnelle du théâtre a décidé de ne plus se taire. Invitée sur le plateau de l’émission «Avec Chahrazad» sur M24, Jamila El Haouni a témoigné de plusieurs injustices qu'elle a subies en tant que femme divorcée et mère d’un enfant, âgé aujourd’hui de 12 ans.
«Ce mois-ci, avec la Coupe du monde et la belle prestation des Lions de l’Atlas, je me suis sentie renforcée, et prête à rompre le silence», a-t-elle déclaré, se faisant en quelque sorte le porte-voix de toutes les femmes marocaines qui se trouvent dans la même situation qu’elle. « L’homme marocain, lorsqu’il divorce, il peut refaire sa vie tranquillement, sans aucun problème, aucun obstacle. Moi, quand j’ai voulu me remarier, j’ai vécu dans la peur constante, j’étais terrorisée quant à l’idée de perdre mon enfant».
Finalement, Jamila El Haouni s’est remariée et dit être heureuse avec cet homme qui sait, selon elle, ce qu’est être un mari, mais également un père pour son enfant. La garde de son fils, elle l’a toujours, mais l'angoisse ne l'a pas abandonnée, étant donné que l'obtention de la tutelle est un parcours législatif très long. «La tutelle revient à la mère seulement dans trois cas. Si le père est mort, ou malade mental, et il faut le prouver, ou absent, et il faut pour cela réunir 10 témoins qui vont le confirmer», lance Jamila El Haouni qui attend faire valoir cette troisième situation en démontrant que le père n'est absolument pas présent dans la vie de son fils. « Il l’a vu deux fois depuis que nous sommes séparés et l’allocation familiale, il l’a versé deux fois uniquement…», a-t-elle ainsi expliqué.
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Jamila El Haouni trouve anormal, qu’un père, d’autant plus un artiste, empêche son enfant d’avoir un avenir meilleur. «Je voulais inscrire mon fils à la mission (école privée, Ndlr), on n’a pas pu le faire. Mon fils joue au football et son club allait les envoyer trois jours à Barcelone, son père n’a pas voulu…». Sans l’autorisation du père, qui a la tutelle légale, plusieurs obstacles se dressent dans son éducation à laquelle la mère ne peut rien opposer… Et c’est ce que dénonce Jamila El Haouni qui plaide pour la révision du Code de la famille qui a 14 ans d'existence et des limites.