Elles sont en tout et pour tout cinquante chaînes privées à être menacées de fermeture. C’est en tout cas ce qui ressort de la sortie, ce lundi 23 mai, du Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui a instruit son ministre de la Communication, Hamid Grine, de «fermer toutes les chaînes privées».
Motif invoqué: «l’absence d’agrément». Au fond, une tentation liberticide qui semble de plus en plus animer le clan Bouteflika soucieux d’éliminer toutes les velléités d’opposition à sa «pérennité» à la tête du pouvoir.
Une tentation accentuée que met en évidence ce bras de fer engagé par le même clan présidentiel contre l’homme d’affaires kabyle, Issad Rebrab, empêché d’accomplir une opération de rachat du groupe «Al Khabar».
Pour avoir dénoncé la réélection de Bouteflika pour un quatrième mandat, en 2014, le milliardaire algérien se voit opposer le «veto» par le pouvoir en place, qui l’accuse de rouler pour l’ex-patron du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), Mohamed Lamine Mediene, alias «Tewfik».
C’est dans ce contexte qu’intervient ce nouveau grincement de ciseaux, en provenance d’Alger. Un grincement qui appelle tout au moins une remarque. Comment se fait-il que le pouvoir algérien ne «découvre» que maintenant l’absence d’agrément pour les cinquante chaînes privées ? Pourquoi les a-t-il autorisées au départ ? Son intervention est-elle motivée par un réel désir de combattre «l’anarchie» audiovisuelle ou d’étouffer plutôt toute velléité d’opposition à la «pérennisation » du clan Bouteflika à la tête de l’Etat algérien ?