Dans une longue analyse intitulée «Maroc, un futur champion d’Afrique?», qui se base sur une récente note de politique économique préparée sous l'égide de l'Institut marocain d'intelligence stratégique, un important contributeur des réflexions menées sur le Maroc actuellement en construction, ainsi que sur une analyse stratégique, également sous l’égide de l’IMIS, sur le Maroc post-Covid et les politiques climatiques et énergétiques innovantes, le magazine français tente de démontrer comment le Maroc est en mesure de jouer un «un rôle de locomotive pour une co-émergence harmonieuse du continent africain», mais aussi de devenir un «hub énergétique» régional sur lequel pourront compter l'Afrique et l'Europe.
Intitulée «Vers des changements de structures pour une co-émergence africaine: le rôle du Maroc comme futur hub industriel et locomotive d'intégration», la note de politique économique a pour auteur un Sénégalo-Suisse, le Dr Papa Demba Thiam, spécialiste en développement régional et expert en développement industriel basé sur les chaînes de valeurs. Préparée sous l'égide de l'IMIS, cette note qualifie le Maroc pour jouer «un rôle de locomotive pour une co-émergence harmonieuse du continent». Son auteur y expose «des éléments de stratégie qui pourraient aider à transformer le Maroc, potentiel corridor industriel, en plusieurs "centres de croissance multipolaires" (CCMP) diffusant des opportunités d'investissements intégrés et complémentaires entre l'Afrique et le reste du monde».
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Quant à l’analyse stratégique, sous l’égide l’IMIS, sur le Maroc post-Covid et les politiques climatiques et énergétiques innovantes, son auteure Ghalia Mokhtari, avocate au barreau de Casablanca et spécialiste des financements de projets énergétiques, explique pourquoi le Maroc post-Covid ne peut échapper à des politiques climatiques et énergétiques innovantes.
«Locomotive pour une co-émergence harmonieuse du continent» d'après la note de politique économique du Dr Papa Demba Thiam; «hub énergétique» d'après l'analyse stratégique de Ghalia Mokhtari, le Maroc peut manifestement être au cœur d'un maillage qui lui donne des atouts autant en direction de son principal partenaire économique, l'Europe, que de celle d'un espace vers lequel il entend se projeter de toutes ses forces: l'Afrique subsaharienne», affirme Le Point dans cette analyse signée Malick Diawara.
Et de souligner que «les réflexions et actions engagées au Maroc autant par le gouvernement que par les partenaires sociaux dont la CGEM à titre principal, en accompagnement de cette crise sanitaire, mais aussi sur le chemin de la relance économique, ont fini par confirmer l'ambition marocaine de compter encore plus sur l'échiquier géo-économique international».
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Selon Le Point, la manière jugée exemplaire dont le Royaume a réorienté son outil industriel au plus fort de la crise sanitaire du Covid-19 n'est pas pour démentir l’assertion avancée par Dr Papa Demba Thiam dans sa note de politique économique, affirmant que le Maroc a de sérieux atouts pour transformer ses avantages comparatifs en avantages compétitifs.
De même, le processus mis en branle par le Royaume pour mieux maîtriser sa relance économique est intéressant dans la mesure où il conjugue des réflexions et des initiatives à fort impact tournées autant vers la création et le développement de nouvelles chaînes de valeurs locales que vers le renforcement et l'adoption de nouveaux modes opératoires de coopération internationale, relève l’auteur de l’analyse.
S’agissant de la question de la relocalisation notamment dans le secteur automobile où le Maroc est très concerné, Le Point relève que «dans ce domaine, l'arme absolue, c'est bien sûr le savoir-faire, mais aussi et surtout la compétitivité». «Jusque-là, le Maroc a su allier ces deux qualités pour le plus grand bonheur du groupe PSA et de Renault-Nissan», affirme le magazine français.
«Mieux encore, dans un contexte où les constructeurs français pourraient être tentés de rapatrier leur production de voitures électriques, la polyvalence des équipes techniques marocaines pourrait les faire réfléchir», ajoute Le Point qui souligne que «pour le moment, ce marché ne représente que 5 %. Son retrait ne pourrait donc pas mettre en péril les 95 % qu'occupe la construction de voitures thermiques». D’ailleurs, fait-il observer, «cette question de la voiture électrique fait rebondir l'intérêt pour le Maroc d'intégrer dans sa réflexion et ses initiatives industrielles, les questions de la transition énergétique et du changement climatique. Autant dire que pour le Maroc, la décarbonisation des processus dans les chaînes de valeurs locales est un enjeu important».
Relancer l'économie dans une dynamique d'énergie «propre», n’a pas échappé au Maroc qui préconise le renforcement des atouts du Royaume dans les énergies renouvelables comme l'éolien et le solaire, et de confirmer l'objectif de 52 % dans le mix énergétique «car, désormais, non seulement, il faudra faire face aux contraintes économiques nées de la crise sanitaire du Covid-19, mais il faudra aussi anticiper ce qui est parti pour être une forte tendance mondiale», souligne le magazine.
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Le Point revient par ailleurs sur la politique du Royaume envers l’Afrique subsaharienne, «un espace vers lequel il entend se projeter de toutes ses forces». Il relève, dans ce contexte, les actes concrets de solidarité, dont le dernier en date est l’envoi à plusieurs pays africains, sur «très hautes instructions» de SM le roi Mohammed VI, d’une aide médicale massive de produits sanitaires fabriqués par des unités industrielles marocaines dans le respect des normes exigées par l'OMS, pour les aider à faire face à l’épidémie de coronavirus.
Avec cet «acte très fort de solidarité avec des pays d'Afrique subsaharienne», le Maroc a été le seul pays du continent à agir de la sorte, souligne Le Point.
Tout en relevant que l’initiative marocaine dénote une volonté politique de jouer de manière concrète à la fois la carte de «la coopération sud-sud» mais aussi celle d'une plus grande intégration dans les écosystèmes subsahariens, le magazine français souligne qu’elle s'inscrit également dans la dynamique future du continent avec la Zone de libre-échange africaine (ZLECA).
«Quoi qu’il en soit, pour le Maroc, l'heure est à la rupture dans la continuité vers une modernité choisie dans un partenariat entre le privé, la société civile et l'État, dont il faut se rappeler qu'il est, du haut de ses trois siècles et demi, le plus vieux du continent. Les conditions semblent réunies pour faire définitivement la différence. Fort de son soft power qu'il a aiguisé depuis l'arrivée sur le trône de SM le roi Mohammed VI, le Maroc a vu sa fierté dopée par la qualité saluée de sa gestion de la crise du Covid-19. Les énergies y semblent pleinement disposées à s'engager pour relever des challenges autant nationaux qu'internationaux», conclut le magazine français.