Plus d’un an après la mise en place de la mesure d’audience radiophonique, les stations privées ont pratiquement toutes revu leurs grilles des programmes, privilégiant les émissions dites interactives ou libres antennes. Mais le concept, de plus en plus courant, ne plaît pas à tout le monde. C’est ce que tente de démontrer Al Massae dans son édition de ce jeudi 13 février. "Comment les radios privées sont elles tombées dans le voyeurisme et la pornographie ?", s'interroge le quotidien. Pour tenter d’étayer son hypothèse, le journal se base sur le rapport de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) publié en 2009, consacré au temps de parole au niveau des news et des magazines diffusés à l’antenne. Ledit rapport, rappelle le journal, visait à garantir le pluralisme, dont HACA est le garant, et ce au niveau de tous les médias audiovisuels marocains.
Radios ou cliniques psychiatriques ?
Al Masse décrit le paysage médiatique marocain de "clinique psychiatrique radiophonique". Autrement dit, poursuit le journal, "les radios servent d’exutoire psychologique et émotionnel à travers lequel les auditeurs livrent leurs problèmes et tentent de trouver des solutions en échangeant avec des spécialistes au bout du fil". Mais comment en est-on arrivé là ? C’est la question à laquelle répond Al Massae dans la deuxième partie de son dossier qui retrace globalement l’historie de certaines stations qui n’avaient pas forcément vocation "d'analystes". Les programmes musicaux, scientifiques ou économiques ont ainsi cédé place aux émissions sociétales en fin de journée.
Selon Abdelwahab Rami, expert des médias, affirme que "certaines radios au Maroc sont devenues des espaces d’échange et de débat social et personnel, ce qui en soit n’est pas une mauvaise chose, puisqu’il s’agit de créer le dialogue. En revanche, il n'est pas bon de pousser les auditeurs à dévoiler leur intimité d’une manière parfois scandaleuse". La course à l’audimat fait rage dans le milieu radiophonique. L'enjeu commercial étant de taille. Les émissions interactives ont leur place. Tout dépend de la manière avec laquelle elles sont préparées et animées.