On s’en souvient, en septembre 2014, la Cour des comptes a rendu public un rapport accablant sur la stratégie Maroc Numeric 2013. Lancée en octobre 2009, cette stratégie avait pour objectif de faire en sorte que le royaume fasse partie du gotha des pays leaders en termes de TIC.
Quatre ans après, le constat est amer. Et c’est ce qu’a relevé la Cour des comptes, présidée par Driss Jettou, qui a dressé un bilan des plus accablants.
Aujourd’hui, le Parlement a décidé de se pencher sur ce problème épineux, d’autant que le budget alloué à la stratégie Maroc Numeric entre 2009 et 2013 est de 5,19 milliards de dirhams. Montant suffisant pour faire sortir de leurs gonds les représentants du peuple.
Selon Assabah, en examinant le contenu du rapport de la Cour des comptes, le Parlement a décidé de «convoquer» le ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy, pour «faire un exposé sur le sujet» devant les membres de la Commission des finances. «Cela, ajoute le journal, en prélude à une seconde réunion avec Driss Jettou, lequel sera appelé à donner conseil au parlementaire sur le sujet et apporter davantage d’éclaircissements sur le rapport de la Cour des comptes.»
Curieusement, relève Assabah, Ahmed Réda Chami, ancien ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies sous le gouvernement Abbas El Fassi, assistera à cette réunion en sa qualité de député. Chami, rappelle le quotidien, avait présenté les grandes lignes de la stratégie Maroc Numeric devant le roi Mohammed VI, en octobre 2009.
Les griefs retenus par la Cour des comptes au sujet de Maroc Numeric 2013 sont nombreux. «La stratégie n’a pas été soumise à un processus de validation préalable afin d’assurer une cohérence de son contenu, un engagement formalisé et une adhésion pour sa mise en œuvre, ce qui a influencé négativement sa bonne conduite», indique le document de l’organisme présidé par Driss Jettou. Et d’ajouter : «La stratégie, déclinée en priorités, initiatives et actions, n’a pas été complétée par des stratégies sectorielles définissant le contenu détaillé des projets et actions ainsi que les processus pour l’atteinte des objectifs fixés».
Autant d'arguments pour se remettre en cause.