«Il apparaît que le Maroc en est sorti politiquement plus fort du Printemps arabe». Le constat est dressé par le prestigieux magazine américain, Foreign Policy (FP), qui a planché, dans son édition du 9 juillet courant, sur les raisons pour lesquelles le royaume fait l’exception dans un monde arabe chancelant.
L’extrémisme violent, par qui les maux du monde arabe arrivent, n’a pas eu «droit de cité» dans le royaume, grâce notamment aux efforts himalayens déployés par les services marocains pour annihiler le danger terroriste, relève l'imposant magazine américain. «Il ne se passe pas une semaine sans que les services de sécurité marocains annoncent le démantèlement d’une cellule terroriste dormante affilée à l’Etat islamique en Irak et en Syrie», fait remarquer le journal, précisant toutefois que la guerre n’est pas encore gagnée.
«Le Maroc compte un millier de combattants recrutés et entraînés par l’Etat islamique en Syrie. Et la crainte reste de mise quant à un redéploiement de ces combattant dans le royaume dans la perspective de commettre des attentats terroristes», relève encore la publication américaine.
Face à cette sinistre expectative, surgissent ces questions lancinantes :"Que peut faire le Maroc pour se prémunir contre ce danger qui mine le monde arabe entier? La réponse sécuritaire peut-elle à elle seule mettre hors d’état nuire la nébuleuse terroriste qui, jour après jour, gagne du terrain et des «sympathisants» comptant parmi des jeunes arabes désespérés?".
Le Maroc est évidemment conscient des limites de l’approche sécuritaire et prend acte de la nécessité, voire l’urgence, de se pencher sur les raisons qui mettent une partie de sa jeunesse sur le chemin du présumé «jihad» aux côtés de Daech. Et il n’a pas attendu l’arrivée du «Printemps arabe» pour agir.
«Le royaume a mis en place une approche novatrice, orientée vers la croissance et combinant les fondamentaux de l’économie de marché occidentale et le modèle économique islamique. Le tout conjugué à l’adoption d’un style spirituel contraire à la théocratie typique à l’Islam radical», fait valoir Foreign Policy, soulignant que cette approche a permis au royaume, non seulement d’affronter la « tempête » mais de s’ériger aussi et surtout en modèle pour les pays qui veulent se protéger contre le chape de plomb terroriste du présumé «Etat islamique».
Morocco vs Arab spring
Le «printemps arabe» dont la première étincelle est partie de Tunis pour se propager ensuite en Libye et au Moyen-Orient à la faveur d’un chaos généralisé a pourtant eu des effets bienfaiteurs sur le royaume. L’avènement de ce «Printemps » n’a fait qu’accélérer le processus de réformes qui date du début des années 2000, juste après l’intronisation du roi Mohammed VI.
«Dès le déclenchement du Printemps arabe en 2011, le roi Mohammed VI a initié une série de réformes constitutionnelles», souligne Foreig Policy, faisant valoir «l’acceptation volontariste par le souverain du partage du pouvoir, dans le cadre de la monarchie constitutionnelle et le renforcement de l’institution du Chef de gouvernement, ainsi que de l’institution législative».
«La nouvelle Constitution marocaine élargit le champ des libertés et des Droits de l’Homme», fait valoir encore Foreign Policy.
Seul hic, ce profond «malaise économique» qui a besoin d’être traité, poursuit le magazine US, relevant que: «Après l’embellie de la décennie 2000-2010 où le taux de croissance plafonnait à 4,6%, le niveau de pauvreté, des disparités sociales, de l’illettrisme et de l’inemploi s’est légèrement élevé à partir de l’année 2010».
Les effets de la crise financière et économique qui a éclaté en 2008 aux Etats-Unis pour s’étendre au monde entier y seraient pour beaucoup. Mais l’onde de choc a bel et bien pu être résorbée par le royaume grâce au chantier des réformes initiées par le royaume bien avant la crise. D’où cette formidable résilience économique, sociale et politique dont le royaume continue de faire preuve avec courage et détermination.