Le feuilleton Loubna Abidar n’est pas encore terminé. Une semaine après sa supposée agression et après s’être installée en France mardi 9 novembre, l’actrice principale du film «Much Loved» de Nabil Ayouch fait encore parler d’elle. Dans une tribune publiée ce jeudi dans Le Monde et qui a explosé les compteurs sur les réseaux sociaux (11.883 partages sur Facebook à l’heure où nous mettons en ligne), Loubna Abidar s’explique, mais dresse surtout le portrait d’un Maroc plein de clichés.
Hamid Faridi, réalisateur et producteur multi-casquettes, est l’un des premiers à réagir de bon matin à la parution de cette tribune. Sa publication sur sa page Facebook lui a valu plusieurs commentaires. Certains partagent son avis, tandis que d’autres l’accusent de manque d’empathie. «Mon sentiment, maintenant, alors que je ne dispose d’aucun élément de crédibilisation autour de ce qui nous est raconté, c’est que ce n’est plus une affaire de film. C’est l’histoire de Loubna Abidar contre le Maroc puisqu’elle accuse la police marocaine, l’hôpital, la rue marocaine. Elle accuse l’ensemble de la société marocaine», confie Hamid Faridi à Le360 avant d’ajouter: «la personne qui a écrit cette tribune n’aime pas le Maroc. Notre pays ne compte pas que des amis. Il a également des ennemis».
La tribune libre est écrite dans un français parfait. Or Loubna Abidar parle un français approximatif. Auréliano Tonet, le journaliste qui a réceptionné cette tribune et qui l’a transférée au service Débat du journal Le Monde, nous confirme que ce n’est pas l’actrice qui a adressé son texte au journal. «Oui, c’est un intermédiaire qui nous a envoyé la chronique», déclare-t-il à le360.
Alors qu’aucune question n’est posée sur l’identité de l’auteur du texte, le journaliste lance d’emblée: «la tribune est authentique; ça s’est sûr». Une réponse curieuse qui ne fait qu’attiser davantage la thèse d'une orchestration savamment conduite autour de l’affaire Loubna Abidar.
En avançant un peu plus loin dans l’investigation, la rédaction de Le360 apprend que «Pyramid film», la boîte de production qui s’occupe de la distribution de «Much Loved», n’est pas étrangère à la publication de la tribune d’Abidar. Un nom circule déjà. Il s’agit de Roxane Arnold, directrice de distribution chez Pyramid, et donc la personne chargée de la distribution du long-métrage de Nabil Ayouch.
Une source en France, qui a requis l’anonymat, a confirmé à Le360 que Roxane Arnold est l’auteur de la tribune, signée par Loubna Abidar et publiée dans Le Monde. Pour avoir un commentaire de la part de l’intéressée sur cette information, un email a été envoyé à Roxane Arnold. Jusqu’à présent, silence radio. Aucune réponse. Mais si cette information venait à se confirmer, cela donnerait une autre signification à la tribune de Loubna Adibar.
Quel intérêt aurait le distributeur du film à remettre un texte au journal Le Monde ? Est-ce pour remettre au goût du jour le long-métrage et partant relancer son actualité dans les salles ? Ce qui voudrait dire : utiliser le cri de détresse de l’actrice à des fins de promotion du film ? Des fins commerciales ?
Mieux. Cela risque de jeter de la suspicion sur toute l’affaire Loubna Abidar depuis la fuite des rushs sur Youtube – lesquels extraits ont fait de cette actrice, dont seule une poignée de personne connaissaient le nom, l’une des figures qui s’accaparent avec le plus d’insistance les médias et les réseaux sociaux.
La polémique et le buzz qui continuent sont-ils orchestrés par l’équipe du film ? Siham El Faydi, la chargée de communication de «Much Loved», déclare à le360 que ni le réalisateur ni l’équipe ne gèrent Loubna Abidar. «Elle est responsable de ses actes». Une façon de dire que le film n’est pas Loubna Abidar. Certes. Mais à qui profitent les sorties interminables de Loubna Abidar ?